Le sniper canadien « Wali » nie avoir été tué par la Russie en Ukraine
“Wali”, de son vrai prénom Olivier, précise Le Point, est Québécois. Il est surtout un ancien tireur d’élite au sein de des Forces armées canadiennes et a été sur le front en Afghanistan en 2009 et 2011. L’hebdomadaire précise qu’après l’armée, il s’est rendu seul au Kurdistan irakien pour combattre l’organisation État islamique. Il s’est alors forgé la réputation du “tireur d’élite le plus meurtrier au monde”.
De retour au Québec, le militaire est devenu une star. Il a participé à des émissions, écrit un livre. Alors fidèle à sa réputation, “Wali” a répondu à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky de février dernier, et décidé de rejoindre la légion internationale créée pour combattre l’armée russe. Selon le gouvernement 20.000 combattants seraient arrivés en Ukraine, un chiffre impossible à vérifier.
Fausse mort, faux enterrement
En annonçant sa décision sur sa page Facebook appelée “la torche et l’épée”, il a suscité de nombreux commentaires, les internautes louant à la fois son courage mais l’enjoignant à être prudent. “Le plus connu des snipers, ‘Wali’, est arrivé en Ukraine pour se battre contre l’occupant. La productivité moyenne d’un tireur d’élite est de sept hommes par jour. Sur le front de type Ukrainien, cela peut atteindre jusqu’à 10. ‘Wali’ peut faire jusqu’à 40 morts par jour”, a aussi souligné le média d’opposition biélorusse Nexta.
Wali a donc quitté sa femme et son bébé d’un an pour partir en terrain de guerre. Le 1er mars, il annonçait sur Facebook être sur le point de traverser la frontière. Pendant plusieurs jours, il a continué à documenter quotidiennement sa progression. Puis le 13 mars, plus rien. Un média chinois relaie rapidement la rumeur de sa mort, et un internaute publie des images de son “enterrement”, relatent les médias canadiens.
Dès le lendemain, “Wali” assure être vivant. Avant de disparaître de nouveau jusqu’au mardi 22 mars, donnant le temps à l’annonce de sa mort de se propager comme une traînée de poudre.
“Je suis le dernier à avoir appris ma mort”
En réalité, explique-t-il au média canadien CBC, “j’étais sur la ligne de front sans mon téléphone pour des raisons de sécurité”. Lorsqu’il a récupéré son appareil, il a constaté que des centaines de messages lui avaient été envoyés. “Je suis le dernier à avoir appris ma mort”, déclare-t-il dans un rire. “La vérité peut être brutale ou juste ennuyeuse, et bien cette fois c’était ennuyeux. La vérité, c’est que je n’avais pas mon téléphone, il était éteint (…). Mais j’étais bien vivant, sans une égratignure.”
Former Canadian Armed Forces sniper « Wali » says he was the last to learn of his own death in Ukraine. Spoke to him this am. He returned from battling Russian forces on the frontlines in the Kyiv region & learned about a Russian disinformation campaign declaring he was killed. pic.twitter.com/XTIbgemPGT
— Ashley Burke (@AshleyBurkeCBC) March 22, 2022
Sur Facebook, le tireur d’élite rassure sa communauté. “Les rumeurs comme quoi j’étais mort au combat étaient complètement ridicules. La vérité est que nous avons pris du terrain à l’ennemi en plus de lui causer des pertes. Malheureusement, nous avons aussi perdu des camarades, morts et blessés”, détaille-t-il.
Le réseau social russe VKontakt a aussi diffusé la fausse nouvelle selon laquelle il serait mort 20 minutes après son arrivée à Marioupol. “Je n’ai jamais vu Marioupol de ma vie”, assure-t-il encore à CBC. “Je ne comprends pas pourquoi ils font ça, c’est tellement de l’amateurisme”, cingle-t-il. Son dernier message sur Facebook remonte au 22 mars. Et il alerte ses fans: “Cette guerre est aussi une guerre d’information.” Lui-même en a fait les frais.
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