Marine Le Pen assure que Zemmour ne sera pas ministre si elle est élue
“Il n’en a pas le souhait, je n’en ai pas le souhait non plus”, déclare Marine Le Pen, rappelant qu’elle avait déjà exprimé, “tout au long de la campagne du premier tour, les divergences” qu’elle pouvait avoir avec Éric Zemmour.
Sur ce point au moins, les deux sont d’accord. “J’ai bien des désaccords avec Marine Le Pen, je les ai abordés pendant cette campagne”, déclarait l’ancien journaliste le soir de sa défaite. Mais il a appelé à la soutenir “face à un homme qui a fait entrer deux millions d’immigrés” en France, en évoquant Emmanuel Macron.
Depuis, Marion Maréchal, soutien d’Éric Zemmour et nièce de Marine Le Pen, a douté lundi de la capacité de la candidate RN à l’emporter face à Emmanuel Macron si elle ne scelle pas “des alliances” à droite. “La balle est dans son camp”, a-t-elle dit à propos de sa tante. Le parti Reconquête! se défend toutefois de tout “marchandage”.
Si elle ne dira pas non aux 7% des électeurs Reconquête!, Marine Le Pen ne s’est pas publiquement réjouie de ce ralliement. L’image d’Éric Zemmour, alimentée par ses sorties xénophobes et ses condamnations, va à l’encontre de la stratégie de dédiabolisation de son parti qu’elle mène depuis dix ans.
Marine Le Pen refuse pour l’instant d’évoquer les législatives et une possible alliance: “Nous n’en sommes pas là”, balaye-t-elle sur France Inter, avant d’ajouter: “Il est évident que ça dépendra aussi des résultats de la présidentielle”. Pour l’instant, elle ne concède donc qu’un seul bon point à Éric Zemmour: celui d’être “dans le camp de ceux qui croient en la France” contre “ceux qui n’y croient pas, que j’ai appelé les post-nationaux”.
Le Pen ne veut pas dévoiler son Premier ministre
Pas d’Éric Zemmour dans un hypothétique gouvernement sous la houlette Le Pen. Mais alors, qui? Marine Le Pen assure qu’elle a déjà choisi son premier ministre, mais refuse d’en dévoiler l’identité. “Je ne vous le dirai pas, parce que nous ne sommes pas aux États-Unis. On n’élit pas un ticket [le président et le vice-président américain]. On élit un président de la République”, justifie la candidate.
À ce stade, seul le nom de son potentiel Garde des Sceaux a été dévoilé: Jean-Paul Garraud, magistrat, ancien élu de l’UMP lâché par son parti en 2012 pour sa proximité avec le FN de l’époque. En 2019, il quitte les Républicains et est investi candidat RN aux régionales en Occitanie en 2021. Il sera largement battu au second tour par Carole Delga, la présidente sortante et réélue.
Si elle refuse de dévoiler de qui elle s’entourera si elle entre à l’Élysée, Marine Le Pen sait qu’il faut rassurer les Français sur sa stature présidentielle. “J’ai toutes les équipes qu’il me faut. Je pourrais même en constituer quatre ou cinq”, assure-t-elle. Elle vante son entourage “de très grandes qualité”, composé de maires, d’élus régionaux, “de gens qui sont élus depuis parfois des décennies et qui ont donc une très bonne connaissance du pouvoir”.
Avant de penser à un éventuel gouvernement, elle aura l’occasion de prouver ses dires lors du débat d’entre deux tours le 20 avril. Son dernier en 2017, resté dans les mémoires, avait en partie contribué à sa défaite. La candidate RN vante désormais son “expérience” d’il y a cinq ans qui va lui être, selon elle, “très utile”.
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