Les moments cultes des débats présidentiels
Vous n’avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du coeur. Vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre. Il vaut mieux 5 ans avec Jospin que 7 ans avec Jacques Chirac. Je ne me calmerai pas! – Pour être président de la République, il faut être calme! -Non! de la République, Moi,président je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur. Regardez, ils sont là ! C’est de la poudre de perlimpinpin! Je trouve toujours choquant et blessant de s’arroger Vous ne l’avez pas. J’ai un coeur comme le vôtre, qui bat à sa cadence et qui est le mien. Vous n’avez pas Vous me faites penser aux mots de Rivarol: « C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. » En effet, vous gérez le ministère de la parole, ceci depuis 1965 ou depuis 1974, moi, j’ai géré la France. Vous ne voulez pas parler du passé, je le comprends bien, naturellement, et vous avez tendance un peu à reprendre le refrain d’il y a 7 ans: l’homme du passé. C’est quand même ennuyeux que dans l’intervalle, vous soyez devenu, vous, l’homme du passif. Cela gêne un peu votre démonstration d’aujourd’hui. En tant que Premier ministre, j’ai constaté que vous aviez, et c’est bien juste de le dire, de très réelles qualités, vous n’avez pas celle de l’impartialité ni du sens de la justice dans la conduite de l’État. – Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le Premier ministre, et vous n’êtes pas le président de la République. Nous sommes deux candidats, à égalité, et qui se soumettent au jugement des Français, le seul qui compte. Vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand. – Mais vous avez Je pense que dans une fonction d’une telle responsabilité que celle de la présidence c’est trop long que 7 ans, à mon avis, surtout si ce mandat peut être renouvelable. En somme, je voudrais dire, en badinant bien sûr, mais avec un fond de sérieux, qu’il vaut mieux 5 ans ça serait bien long. Hein ? Ça serait bien long, Est-ce que vous voulez un troisième septennat socialiste ? C’est ça, la question! Ou bien est-ce que vous voulez au contraire un véritable changement ? Eh bien moi, je connais bien la France, j’ai beaucoup écouté les Français, je sais que les Français veulent aujourd’hui un vrai changement. Non, monsieur Sarkozy, tout n’est pas possible dans la vie politique, tout n’est pas possible! Ce discours… Cet écart entre le discours et les actes, S. ROYAL 54:37 54:38 54:39 54:40 surtout lorsqu’il s’agit d’enfants handicapés, 54:41 n’est pas acceptable. Et je suis très en colère. Et les parents et les familles qui vous entendent… – Calmez-vous ! – Non, je ne me calmerai pas! – Calmez-vous ! Ne me montrez pas du doigt avec cet index pointé, parce que franchement… – Non, je ne me calmerai pas, non, je ne me calmerai pas ! non, je ne me calmerai pas! – Pour être président il faut être calme! Non, pas quand il y a des injustices. Il y a des colères qui sont parfaitement saines, parce qu’elles correspondent à la souffrance des gens. – Madame Royal! Est-ce que vous me permettez Il y a des colères que j’aurai, de vous dire un mot ? même quand je serai présidente de la République. Eh ben, ça sera gai, Je ne sais pas pourquoi madame Royal, d’habitude calme, a perdu ses nerfs. Parce que… – Non je ne perds pas mes nerfs, je suis en colère, Parce que j’ai… ça n’est pas pareil, pas de mépris, monsieur Sarkozy. Il n’y a aucun mépris. Pas de mépris ! Il n’y a aucun… Je n’ai pas perdu mes nerfs, je suis en colère, Madame, je peux répondre? Est-ce que – ROYAL je peux répondre? -Je ne sais pas pourquoi madame Royal s’énerve… – Je ne m’énerve pas. Je suis en colère. – Qu’est-ce que cela doit être quand vous êtes énervée, alors ! Je ne suis jamais énervée, j’ai beaucoup de sang-froid. – Ah bon, très bien. Eh bien, écoutez, vous venez de le perdre alors, c’est pas de chance. – Non, justement pas. je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien. je ferai fonctionner la justice de manière indépendante. je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire. Les Françaises et les Français qui ont voté pour vous, comme pour monsieur Dupont-Aignan, je les ai toujours respectés, je n’ai jamais fait de leçon de morale. Mais je les connais aussi, j’en ai dans ma ville, – Ça n’est pas eux que vous visiez quand vous disiez: dans ma région. Je vous dis juste une chose… « Regardez, ils sont là, ils sont dans les campagnes, Ils méritent… dans les villes, ils sont sur les réseaux sociaux. » de votre parti. -Je parlais de l’extrême droite! – Je parle du parti – Les envahisseurs! J’ai une nouvelle pour vous, depuis novembre 2015, Schengen le permet, nous avons rétabli des contrôles aux frontières qui ont permis l’interpellation de plus de 70 000 personnes. Donc ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin. Journaliste Simon Laigle
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