La photo du trou noir Sagittaire A* n’aurait pas existé sans la scientifique Katie Bouman
Mais sans la scientifique Katie Bouman, cette photo ni celle du trou noir supermassif, M87*, le tout premier photographié par l’homme le 10 avril 2019 n’aurait sans doute pas existé.
La première découverte, prélude à celle du jour, était le résultat d’un projet lancé 15 ans plus tôt. Équivalent du boson de Higgs ou des ondes gravitationnelles en termes d’avancée scientifique, la photo du M87*, avait déjà été rendue possible par Katie Bouman, alors étudiante du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’une des meilleures universités du monde en sciences et technologies.
Comme l’avait écrit l’un des comptes Twitter du MIT, la jeune femme a mené les recherches autour de l’algorithme ayant joué un rôle central dans la prise du cliché.
Fusion de milliers de données
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Il faut bien comprendre que la masse de données récoltées par les radiotélescopes est gigantesque. Comme le montre cette photo, des dizaines de disques durs ont stocké ces informations.
Parmi ces informations, la plupart ne permettait pas de reconstituer une image lisible, il a fallu en quelques sortes faire le tri et c’est ce qu’a permis l’algorithme de Katie Bouman.
En juin, quand l’équipe de chercheurs a reçu les données et lancé l’algorithme, le suspense était à son comble. “Nous avons tous regardé les images apparaître sur nos ordinateurs. L’anneau est apparu tout simplement. C’était incroyable”, racontait au Time la jeune femme de 29 ans. Son sourire au moment où le trou noir s’est affiché sur son ordinateur en dit long sur la joie qu’elle a pu ressentir.
“Role model”
Quand elle a rejoint l’équipe du MIT, constituée en très grande majorité d’hommes, Katie Bouman était en master et ne connaissait rien aux trous noirs. Mais elle dit avoir une passion “pour voir ou mesurer des choses qui sont invisibles”.
Depuis, elle a terminé sa thèse et elle-même n’en revient pas de la qualité de l’image du trou noir. “Même si nous avons travaillé sur ce projet pendant des années, je ne pense pas qu’un seul d’entre nous s’attendait à obtenir cet anneau aussi facilement. On s’attendait à une forme floue”, explique-t-elle au Time.
Inutile de préciser que la photo du trou noir ne tient pas qu’à elle. Mais Katie Bouman a joué un rôle de taille dans cette avancée scientifique et, alors que les femmes ne représentent qu’environ 30% des chercheurs dans le monde, elle peut représenter un modèle pour des millions de jeunes filles.
C’est certainement la raison pour laquelle, sur les réseaux sociaux, son travail a été autant applaudi.
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