À Louxor, l’Égypte inaugure son musée « à ciel ouvert » lors une cérémonie grandiose
Jeudi 25 novembre au soir, lors d’une cérémonie grandiose dont l’Égypte du président al-Sissi est friande, le chef de l’État a inauguré l’allée de statues rénovées qui mène au temple du dieu Amon, l’une des principales divinités du panthéon égyptien.
L’objectif, assure le ministère du Tourisme, est de faire des lieux “un musée à ciel ouvert” dans un pays où le secteur touristique emploie deux millions d’Égyptiens et génère plus de 10% du PIB.
“La grande allée avec plein des statues”
La procession pour la réouverture de la route qui court sur trois kilomètres, du temple de Karnak à celui de la Thèbes antique -capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire et ville du dieu Amon- comprenait une reconstitution de l’ancien festival d’Opet, où des statues de divinités thébaines défilaient chaque année à l’époque du Nouvel Empire pour célébrer la fertilité et la crue du Nil. Des chars pharaoniques et plus de 400 jeunes artistes vêtus de costumes pharaoniques ont défilé le long de l’avenue.
Aujourd’hui, c’est le défilé qui va reproduire l’antique festival Opet, lorsqu’une procession avait lieu entre les temples de Louxor-Karnak… Pour célébrer l’ouverture de l’avenue des Sphinx
Vieille de 3400 ans, cette allée également connue sous le nom de route des béliers ou d’avenue des sphinx, est bordée de centaines de sphinx à tête de bélier ou d’homme, bien qu’au fil des ans, beaucoup aient été érodés ou détruits. Elle a fait l’objet de plusieurs efforts de restauration depuis sa découverte en 1949, et le dernier a commencé en 2017.
Les centaines de statues d’animaux mythologiques de Louxor, découvertes en 1949, avaient été mi-2020 au cœur d’une polémique car quatre des sphinx à tête de béliers avaient été séparés de leurs congénères pour être installés sur l’emblématique place Tahrir du Caire, cœur de la révolution de 2011 qui a abouti à la chute de l’autocrate Hosni Moubarak.
Karnak, vaste complexe au nord de Thèbes ―la Louxor d’aujourd’hui―, ses temples et ses palais, ainsi que les nécropoles de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Besoin de renouveau touristique
Chaque année, des millions de touristes se pressent sur les sites de l’Égypte antique, notamment sur cette allée des sphynx à tête de béliers. L’égyptologie est un fond de commerce précieux pour Le Caire qui régulièrement se sert de ses antiquités pour rayonner mondialement. L’un des deux obélisques du temple de Louxor avait été déplacé en 1836. C’est lui qui surplombe depuis la place de la Concorde à Paris.
En avril, les télévisions du monde entier avaient retransmis les images d’une procession grandiose au Caire. Vingt-deux chars noirs transportant vingt-deux anciennes momies royales de Louxor et de la proche Vallée des Rois ont été portés en procession vers le nouveau Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC). Ornés de motifs dorés et lumineux, ils rappelaient les embarcations funéraires antiques avaient transporté les momies de rois et reines de l’Egypte antique.
Le Caire annonce depuis longtemps une inauguration en grande pompe dans les mois à venir du nouveau Grand musée égyptien, au pied des pyramides de Guizeh. La crise sanitaire a fait plonger cette économie emblématique du pays. Les recettes touristiques sont passées à environ 4 milliards de dollars en 2020, contre 13 milliards de dollars en 2019.
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