Avec le cahier de vacances, attention à ne pas mettre « trop de pression » aux enfants
Le cahier de vacances, incontournable de la période estivale, est d’autant plus prisé cette année, après quatre mois d’école en pointillés en raison de la crise sanitaire.
Tous les ans, plus de 4,5 millions d’exemplaires sont vendus en France. Mais cette année, “on voit que le marché est en assez forte hausse puisqu’à fin juin, on enregistre une hausse de 25% par rapport à l’année dernière”, indique Rachel Duc, directrice des départements parascolaire et jeunesse aux éditions Hatier.
Souffler pendant l’été
Mais après un confinement difficile à supporter pour de nombreux enfants, les enseignants ont avant le départ en vacances “très majoritairement donné pour consignes d’en profiter au maximum pour respirer”, rappelle Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.
“Je comprends que cette année les parents aient fait le choix de maintenir leurs enfants dans les révisions, mais attention à ne pas faire encore et encore l’école à la maison. Cela a ses limites”, prévient-il.
Il suggère des activités que parents et enfants peuvent faire ensemble, comme la lecture ou les jeux de société. “Il faut éviter trop de pression et toute crispation autour de la tâche scolaire”, tranche Stéphane Crochet.
Les vacances, une façon de grandir “autrement”
“Dans ma pratique, je vois que cette année les parents achètent beaucoup plus de cahiers de vacances qu’auparavant, c’est un automatisme par rapport aux inquiétudes qu’ils ont pour leurs enfants à la rentrée”, analyse Brigitte Prot, psychopédagogue.
Selon elle, “cela apaise leurs inquiétudes, car ils ont vraiment la crainte que leurs enfants aient beaucoup de choses à rattraper avant la rentrée”.
C’est le cas de Delphine, 40 ans et mère d’une fille de 12 ans qui passe en 5e. “Je vais faire attention à ne pas lui en demander trop, mais il est hors de question qu’elle n’ouvre pas son cahier de vacances durant l’été. 30 minutes par jour, c’est notre deal”, raconte-t-elle.
À l’inverse, pour Catherine Verdier, psychologue et thérapeute pour enfants et adolescents, le cahier de vacances, “c’est non”. “Je suis contre, car pendant les vacances, les enfants explorent, grandissent autrement; on peut apprendre de multiples manières plutôt qu’en étant assis à une table avec un crayon”, insiste-t-elle.
“Tous logés à la même enseigne”
Selon Brigitte Prot, “cette année encore plus, on n’apprend pas dans les cris ou les larmes après la période de confinement qui a été difficile à vivre pour les familles. Il faut un accompagnement juste, et non dramatisant”, prône-t-elle.
Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, dit elle aussi “comprendre l’inquiétude des parents, mais les enfants ont tous manqué le même temps d’école, ils sont tous logés à la même enseigne”. “En un mot, pas de pression”, résume-t-elle.
Tatia, mère de Milo, 10 ans, qui passe en CM2 à la rentrée, ne comptait pas du tout lui mettre la pression durant les vacances. “Après trois mois de travail intense à faire l’école à la maison, je pensais qu’il avait assez travaillé. Mais il a insisté pour acheter un cahier de vacances. Alors on a dit oui”.
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