Darmanin: Dati et Pécresse dénoncent le “mépris pour toutes les femmes »
Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, a été la première. Dans une tribune publiée ce mercredi 15 juillet dans Le Monde, l’élue parisienne estime qu’Emmanuel Macron “envoie les pires symboles en considérant qu’une suspicion de viol, de harcèlement et d’abus de confiance ne serait ‘pas un obstacle’ à diriger le pays”.
“Quel message adressé aux victimes?”
“Quel message adressé aux victimes quand on sait le rôle de la police dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment dans la réception des plaintes et la conduite des enquêtes?”, demande l’ancienne candidate Les Républicains à la mairie de Paris, qui dit souscrire “aux propos de (la militante féministe) Caroline De Haas quand elle affirme que le seul crime pour lequel on accepte cela est le viol”.
L’ancienne garde des Sceaux rappelle qu’“au début du quinquennat, des ministres ont été congédiés en quelques semaines pour des affaires judiciaires sans être condamnés”, dont le chef du MoDem François Bayrou et la députée MoDem Marielle de Sarnez, tous deux mis en examen dans une affaire d’assistants parlementaires européens présumés fictifs.
“Je refuse la banalisation des plaintes pour viol”
Quelques heures après la publication de cette tribune, c’est Valérie Pécresse, la présidente Les Républicains de la région Île-de-France qui apportait son soutien aux victimes.
Rappelant son attachement à la présomption d’innocence, l’ancienne ministre de François Fillon, qui siégeait avec Gérald Darmanin dans le groupe LR à l’Assemblée nationale jusqu’en 2016, estime elle aussi que sa nomination au ministère de l’Intérieur est “une marque de mépris pour toutes les victimes.”
Comme @datirachida, je refuse la banalisation des plaintes pour viol et qu’on minore la parole des femmes. Bien sûr @GDarmanin a pleinement droit à la présomption d’innocence, mais le nommer Ministre de l’intérieur, maintenant, c’est une marque de mépris pour toutes les victimes https://t.co/62igMtSw8o
— Valérie Pécresse (@vpecresse) July 15, 2020
“Je refuse la banalisation des plaintes pour viol et qu’on minore la parole des femmes”, a-t-elle ajouté, dans le sillage de nombreux élus depuis l’annonce du remaniement. Olivier Faure argue par exemple de son côté qu’il n’est “pas normal de monnayer ses services dans la République française. “Le ministre Darmanin a lui-même reconnu” avoir ”échangé sa position de pouvoir contre un service”, a-t-il par avancé.
Mais si les prises de parole de Rachida Dati et Valérie Pécresse sont d’autant plus fortes, c’est parce qu’elles émanent d’anciennes collègues de Gérald Darmanin. Et, a fortiori, de responsables issus d’une famille politique qui n’a traditionnellement pas fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une vertu cardinale. Au contraire de la présomption d’innocence.
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