Deux militaires français de la force Barkhane tués au Mali
“Le Président de la République a appris avec une très vive émotion la mort de deux militaires français, le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé, ce matin lors d’une opération dans la région de Tessalit au Mali”, a indiqué la présidence dans un communiqué, ajoutant qu’un troisième militaire avait été blessé dans l’explosion.
Le ministère des Armées présente ses condoléances aux familles, aux proches et aux frères d’armes du hussard parachutiste de 1re classe Arnaud VOLPE et du brigadier-chef de 1re classe S.T. du 1er RHP.@florence_parly rend hommage à ces 2 militaires morts pour la France. #MPLFhttps://t.co/j11b5WrPiF
— Ministère des Armées (@Armees_Gouv) September 5, 2020
“Le Président de la République s’incline avec un profond respect devant le sacrifice de ces soldats du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, morts pour la France dans l’accomplissement de leur mission contre le terrorisme au Sahel”, a ajouté l’Élysée qui, à la demande de la famille, n’a pas publié le nom de l’un des deux militaires tués.
L’opération Barkhane compte autour de 5100 soldats. Au total, 45 soldats français, en comptant les deux militaires tués samedi, sont morts au combat dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014), selon l’état-major, dans un décompte qui n’intègre pas les accidents. En novembre 2019, la France en avait perdu 13 dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.
Ces derniers mois, l’armée française et celles des pays africains du G5 Sahel ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des “trois frontières” entre Mali, Niger et Burkina Faso. Elles ont revendiqué la “neutralisation” de plusieurs dizaines de jihadistes, dont l’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin.
Mais une certaine inquiétude pointe en France depuis le coup d’État militaire mené par un groupe de colonels contre le président Ibrahim, qui était au pouvoir depuis sept ans.
Dans le communiqué, Emmanuel Macron a ainsi appelé ”à la mise en place sans délai d’une transition politique civile au Mali, conformément aux attentes de son peuple, de l’ensemble des pays qui le soutiennent, et condition sine qua non d’une lutte efficace contre les terroristes”.
“Un peu décourageant”
Fin août, le chef d’état-major des armées françaises, le général François Lecointre, avait de son côté indiqué à l’AFP souhaiter le maintien de “l’engagement de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes”. Et d’ajouter: “Nous allons voir si les armées maliennes sont en mesure de garder le tempo (…). Nous leur avons indiqué que ça nous paraissait essentiel, sauf à voir perdus tous les efforts réalisés depuis le sommet de Pau” (sud-ouest de la France), en janvier.
Six mois après ce sommet de Pau, au cours duquel les dirigeants du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, et Tchad) et la France avaient tenté de resserrer les rangs face aux jihadistes, Emmanuel Macron et ses six homologues africains avaient réaffirmé leur détermination à Nouakchott le 30 juin.
Mais la crise politique malienne a considérablement redistribué les cartes sans que la nouvelle donne soit encore connue. “Ce putsch pose une grande difficulté au moment où on arrive à des résultats”, reconnaissait récemment un haut responsable militaire français.
“C’est un peu décourageant”, admettait-il. “Il ne faut pas perdre ce qu’on a gagné en termes de sécurité et trouver vite une solution politique. Si on n’arrive pas à maintenir le tempo sécuritaire, c’est un retour en arrière. La junte en est d’accord”.
L’armée française affirme cependant que les opérations sur le terrain et la coopération entre Barkhane et les forces maliennes n’ont pour l’heure pas été impactées par le coup d’État. Samedi, les concertations nationales sur la transition au Mali ouvertes à Bamako se sont tenues sans l’ex-rébellion à dominante touareg, faute d’entente avec la junte, à l’initiative de ce conclave sur les modalités d’une restauration du pouvoir civil.
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