Il a passé 20 ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis
Innocence Project, l’organisation qui cherche à obtenir l’acquittement des personnes accusées à tort
« Preuves d’innocence », une série documentaire Netflix, suit les travaux de ce groupe fondé en 1992. On y voit notamment Franky Carrillo, emprisonné 20 ans pour un crime qu’il n’a pas commis.
Preuves d’innocence, la nouvelle série documentaire de Netflix, suit les travaux du « Innocence Project », une organisation fondée en 1992 travaillant à obtenir l’acquittement de personnes accusées à tort. C’est le cas de Franky Carrillo.
20 ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis
« J’étais un garçon naïf de 16 ans qui ne saisissait pas la gravité de la situation. Quand vous entendez le juge dire : “Vous êtes condamné à la prison, entre 30 ans et la perpétuité, plus une peine à vie”, lorsque vous êtes un enfant, vous ne pouvez même pas comprendre ce que cela signifie. Votre horizon, c’est la semaine suivante, ou le mois suivant. Vous ne pouvez même pas avoir de visibilité sur un an à cet âge. Mais quand je suis arrivé à l’institution où j’étais détenu, c’est devenu très réel », se souvient Franky Carrillo.
Cet homme a passé 20 ans dans une prison en Californie pour un crime qu’il n’a pas commis. En 1992, Franky Carrillo a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité après avoir été identifié, à tort, dans une fusillade au volant. « La preuve utilisée pour me condamner était un témoin oculaire, qui a déclaré qu’il m’avait vu commettre le crime. On lui a montré la photo lors d’une séance d’identification. Il y avait six photos. On a demandé au témoin de choisir l’une d’entre elles. Et j’ai été arrêté. »
Un faux témoignage
La nuit de la fusillade, la police présente à l’un des témoins un « livre des gangs » avec des photos d’adolescents latinos de Lynwood, le quartier où a eu lieu la fusillade. Dans un premier temps, Scott Turner, 15 ans à l’époque, désigne deux autres hommes. Mais il identifie ensuite Franky Carrillo. Les cinq autres témoins ne sont invités à faire une déposition que six mois plus tard. Scott Turner leur dit de désigner la première photo – elles sont montrées dans le même ordre.
Plus tard, Scott Turner se rétracte et déclare qu’il a subi des pressions de la part des enquêteurs. Franky Carrillo le voit lui aussi comme victime. « Il faisait juste ce que les enquêteurs voulaient qu’il fasse », assure l’ancien détenu. Depuis, les deux hommes se sont rencontrés. « Nous ne sommes pas les meilleurs amis, mais nous pourrions déjeuner de temps en temps. »
Deux autres hommes avouent la fusillade
Finalement, les témoignages oculaires sont rejetés : deux autres hommes avouent la fusillade et confirment que Franky Carillo n’était pas impliqué. Il est innocenté et libéré en 2011. Depuis 2018, l’organisation tente d’innocenter 208 personnes, principalement grâce à des tests ADN. Environ 71 % des condamnations injustifiées annulées par preuves ADN, sur plus de 360, se sont appuyées une identification erronée de la part de témoins oculaires.
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