La « nausée du scroll », l’équivalent virtuel du mal des transports
Oui oui, la nausée virtuelle existe bel et bien. C’est la professeure américaine Cynthia M. Bulik, du Département de psychiatrie de l’École de médecine de l’Université de Caroline du Nord, qui nous l’affirme dans le magazine spécialisé Psychology Today. La nausée virtuelle, ou bien “nausée du scrolling”, ce sont ces maux de ventre ou vertiges que ressentent certaines personnes lorsqu’elles font défiler, sur l’écran de leurs téléphones portables ou de leurs ordinateurs leurs fils Twitter, Instagram, Facebook…
Car quand on parle des réseaux sociaux, et plus précisément des accumulations de publications et de messages privés qui caractérisent notre consommation numérique, il n’y a pas que le contenu des publications qui peut susciter notre malaise. Non, il y aussi les conséquences physiques du défilement (continu, répétitif) desdits contenus sur notre perception des choses, notre organisme et notre santé. Et c’est bien de tout cela dont témoigne la “cybersickness”, un mal trop peu mis en lumière et pourtant scientifiquement reconnu.
Pas de panique, on vous explique tout.
Comment ça s’explique ?
Quand nous faisons défiler nos textos ou nos fils d’actualité sur notre smartphone, notre corps est immobile alors que sous nos yeux, le mouvement s’exacerbe, et ce sous bien des formes : les pages défilent, des vidéos s’enclenchent, des gifs et images se dévoilent, des publicités ou fenêtres pop-up surgissent… C’est ce contraste entre immobilité (du corps) et mobilité (visuelle) qui créé une forme de dissonance cognitive, comme l’explique le magazine Cosmopolitan.
Quels sont les effets ?
Comme une sorte d’overdose visuelle si vous voulez…
Ces effets-là ne vous sont peut être pas inconnus. Ce sont les mêmes que l’on énonce à propos d’un autre mal bien contemporain lui aussi : la motion-sickness (ou nausée du mouvement, dans la langue de Molière). Ce syndrome particulier concerne l’expérience des jeux vidéo en réalité virtuelle. Quand vous portez un casque de “VR” type Oculus Rift, l’impression ressentie du mouvement peut engendrer en vous un conflit sensoriel synonyme de maux de ventre plus ou moins forts, de tournis, de vertiges. Des conséquences volontiers “fortes et durables”, nous prévient le New York Times, si bien qu’elles peuvent même induire des troubles de l’équilibre.
Là encore, ce malaise témoigne d’un souci de coordination entre notre corps et notre perception des choses. Un décalage qui, selon les sensibilités, peut transformer une partie de jeux vidéo excitante en véritable cauchemar. Comme nous le rappelle encore le Daily Mail, cette nausée, certain·e·s la ressentent également à la vue de certains films d’action pétaradants au montage effréné, dont les scènes croulent sous les coupes rapides. Bref, il est parfois bon d’éviter les films de Michael Bay. Et pas simplement pour des raisons de santé, au passage.
Comment contrer la “nausée du scroll” ?
– S’accorder de petites pauses. Avis aux addicts d’Insta ou de Twitter : décrocher quelques temps de son smartphone ne fait jamais de mal. Privilégier une lecture, une balade, un film, ou mieux encore, fermer les yeux l’espace d’une courte sieste, histoire de se reposer et de reprendre ses esprits. Rappelons que la lumière bleue des téléphones et ordinateurs nuit également à notre santé. Raison de plus pour s’autoriser un break.
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