Le Festival de Cannes va présenter le film de Mantas Kvedaravičius tué en Ukraine
Mariupolis 2 est la suite logique de Mariupolis. Le film sorti en 2016 racontait l’histoire d’une ville assiégée. Le deuxième épisode qui “donne à voir la vie qui continue sous les bombes et dévoile des images aussi tragiques que porteuses d’espoir”, a été ajouté à la liste officielle des films seulement quelques jours avant le début du festival de Cannes. Le long métrage sera projeté les jeudi 19 et vendredi 20 mai, comme indiqué dans un communiqué.
“En 2022, Mantas Kvedaravičius est retourné en Ukraine, dans le Donbass, au cœur de la guerre, pour retrouver les personnes qu’il avait rencontrées et filmées entre 2014 et 2015. Suite à sa mort, ses producteurs et collaborateurs ont tout mis en œuvre pour continuer à transmettre son travail, sa vision, ses films”, précise le festival dans son texte.
Hanna Bilobrova, la fiancée du réalisateur et elle aussi cinéaste, a eu un rôle crucial dans la réalisation du film. Elle “a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler avec Dounia Sichov, la monteuse de Mantas”, ajoute le festival. Cette dernière s’est déclarée “très émue d’annoncer” la projection. “Mantas, merci”, a-t-elle tweeté.
Je suis très émue d’annoncer que Mariupolis 2, que Mantas Kvedaravicius a tourné à Mariupol avant de mourir et que j’ai monté, sera à @Festival_Cannes
Merci à Hanna Bilobrova, Nadia Turincev, Uljana Kim pour leur confiance.
Mantas, merci. https://t.co/krPpyuNnML— Dounia Sichov (@Eudoxie) May 12, 2022
Cette édition sera particulière à Cannes. Tout le programme du Festival aura pour toile de fond la guerre en Ukraine, inévitablement “dans tous les esprits”, selon son délégué général Thierry Frémaux. Deux générations de cinéastes ukrainiens seront présentes, avec l’habitué Sergei Loznitsa pour The Natural History of Destruction, sur la destruction des villes allemandes par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi le jeune Maksim Nakonechnyi pour Bachennya Metelyka, qui signifie “un certain regard”.
Né en 1976, Mantas Kvedaravicius s’était fait connaître avec Mariupolis, tourné à Marioupol et présenté pour la première fois au Festival international du film de Berlin en 2016.
Également docteur en anthropologie, Mantas Kvedaravičius voulait témoigner en cinéaste, “aussi loin que possible de l’agitation des médias et des politiciens”, selon le communiqué.
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