Stupéfiants: Jean Castex annonce la généralisation des amendes forfaitaires
Accompagné du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, le nouvel occupant de l’hôtel de Matignon a notamment déclaré souhaiter que “le travail des forces de sécurité trouve une suite pénale rapide, ferme”, ce qui doit passer par une renforcement des moyens de la police et de la gendarmerie, mais aussi de la justice.
“L’important dans une peine, c’est sa certitude”
C’est en ce sens que le Premier ministre a expliqué que dès la rentrée, la forfaitisation des délits de stupéfiants serait appliquée sur l’ensemble du territoire. Cette mesure doit permettre aux forces de l’ordre de verbaliser immédiatement les consommateurs de cannabis par exemple, comme cela était expérimenté depuis un peu plus d’un mois à Reims, Rennes, Créteil et Boissy-Saint-Léger.
Le but est que ces délits soient “verbalisés de la manière la plus simple” et d’appliquer “une sanction sans délai”, a précisé Jean Castex, qui compte ainsi lutter contre les points de revente de produits stupéfiants.
Une annonce présentée comme une nouvelle réponse aux trafics qui favorisent “l’ensauvagement” de la société pour reprendre le vocable controversé du ministre de l’Intérieur. Si ne c’est qu’elle n’a rien de bien nouveau. Car la généralisation de la forfaitisation à l’horizon septembre 2020 était programmée dès ses origines, comme l’ont relevé plusieurs observateurs.
Par ailleurs, sans s’étendre sur les détails, le Premier ministre a annoncé que 150 postes seraient créés d’ici la fin de l’année “pour renforcer l’action pénale de proximité”. Évoquant le juriste italien du XVIIIe siècle, Cesare Beccaria Jean Castex a en effet exprimé la volonté de voir la justice agir plus efficacement. “L’important dans une peine, ce n’est pas sa sévérité, c’est sa certitude”, a-t-il cité, continuant en affirmant que des efforts financiers importants seraient consentis en ce sens dans le budget 2021 au travers du plan de relance présenté à la rentrée par son équipe.
Une police municipale plus compétente à Nice
Dans la suite de son intervention, Jean Castex a aussi rappelé la promesse d’Emmanuel Macron de créer 10.000 postes dans la police et la gendarmerie au cours de son mandat, avant d’ajouter que de son côté, il souhaitait surtout affecter les personnels de manière plus rationnelle.
C’est ainsi qu’il s’est attardé sur l’exemple de Nice, expliquant que la ville avait besoin de 60 gradés et gardiens de la paix supplémentaires, qui arriveraient dans les semaines à venir. De la même manière, Jean Castex a annoncé que les fonctionnaires qui resteraient au moins deux ans en poste à Nice auraient droit à une indemnité de fidélisation (environ 200 euros par an) et qu’un hôtel de police verrait le jour prochainement (une promesse déjà formulée par le président de la République).
Enfin, dans une ville où Christian Estrosi a mis sur pied l’une des polices municipales les plus nombreuses et équipées du pays, le Premier ministre a annoncé que serait expérimentée à la rentrée une extension des compétences de cette force de sécurité. Alors que le maire de la commune a assuré vouloir recruter 80 agents supplémentaires, Jean Castex n’a en revanche pas précisé les modalités de cet élargissement du champ d’action des policiers municipaux, qui doivent être élaborées par conjointement par les ministères de la Justice et de l’Intérieur.
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