Vos repas influencent vos prises de décision, méfiez-vous
![](https://abestit.fr/wp-content/uploads/2021/06/vos-repas-influencent-vos-prises-de-decision-mefiez-vous-3.jpg)
Avez-vous une petite idée de ce que vous feriez en pareille situation? Sans doute, en théorie… Mais en pratique, sachez que votre décision risque d’être fortement influencée, non pas par votre bonne éducation ou votre susceptibilité mais… par ce que vous avez avalé au petit-déjeuner!
Cet article vous est proposé par l’hebdomadaire La Vie, retrouvez d’autres contenus connexes
C’est la découverte étonnante d’une équipe de scientifiques de l’Université de Lübeck en Allemagne, dirigée par la chercheuse Soyoung Q. Park, dont les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue de l’Académie des sciences américaine (Proceedings of the National Academy of Sciences, PNAS). Ceux-ci ont placé des volontaires devant ce jeu classique des théories économiques.
Mais avant de “jouer” les participants devaient avaler l’intégralité d’un petit-déjeuner. “Les volontaires sont venus deux fois au laboratoire et ont pris à chaque fois un petit-déjeuner différent, explique Soyoung Q. Park. Les deux collations contenaient exactement le même apport calorique, sauf que l’une était beaucoup plus protéinée et l’autre davantage chargée en glucides. Or, nous nous sommes rendus compte qu’une même personne prenait des décisions complètement différentes en fonction du type de collation qu’elle avait mangé le matin!”
La molécule du partage
À l’origine de cette différence de comportement surprenante, il y aurait une molécule: la tyrosine, un acide aminée présent dans les protéines et qui produit de la dopamine. Un neurotransmetteur qui entre dans les mécanismes de la motivation et de la prise de risque. Le fait d’avoir mangé davantage de protéines, augmenterait donc le niveau de tyrosine dans le sang et de dopamine dans le cerveau. Cela changerait subtilement la chimie de notre cerveau et modifierait notre comportement en nous rendant plus conciliant.
Généreuses protéines!
Nous aurions donc développé deux attitudes différentes selon les nutriments ingérés, vestiges de ces comportements adaptatifs. Nous sommes plus conciliants et plus désireux de partager (même si le partage est injuste…) lorsque nous mangeons des protéines… Et nous montrons une forme d’intolérance au partage et sommes plus enclins à sanctionner ceux qui enfreignent les règles sociales lorsque nous avons mangé davantage de glucides.
Conclusion: avant de demander de l’argent à vos amis, offrez-leur un bon steak!
Ne signez jamais le ventre vide !
Si vous êtes sur le point de signer l’offre d’achat d’un appartement, prenez bien garde de manger avant! Car la faim est très mauvaise conseillère… C’est en tout cas la conclusion d’une étude récente de l’Université de Dundee en Écosse. 50 participants se sont ainsi prêtés à une expérience consistant à choisir entre des récompenses certes modestes mais qu’ils recevraient immédiatement ou des gratifications plus importantes mais qu’ils acquerraient plus tard. Ils ont dû prendre cette décision une première fois sans avoir mangé de la journée. Puis une autre fois en ayant mangé normalement. Résultat: le ventre bien rempli, les volontaires se disaient capables de patienter 35 jours pour rafler la mise, contre trois jours si la faim les tenaillait. Et même lorsque ces gratifications n’étaient pas alimentaires. Négocier un accord à votre avantage est donc en partie lié à votre capacité à différer dans le temps la satisfaction de vos objectifs, à accepter la frustration de l’attente. Et pour cela rien de mieux qu’un bon repas avant la négociation!
À voir également sur Le HuffPost: Cette recette de pâtes sur TikTok modernise l’éternel gratin
Laisser un commentaire