8 mars: Vous êtes une femme? Voici pourquoi vous devez faire de la politique
Sur les dernières années, le paysage politique de l’Europe s’est plus que jamais féminisé. Au-delà des gouvernements finlandais et espagnols, qui comptent le plus de femmes ministres dans le monde, nous pouvons compter sur des femmes comme Ursula von der Leyen, Christine Lagarde ou Angela Merkel pour porter la voix des femmes et jouer un rôle-clé dans les politiques européennes. Et dans de nombreux pays d’Europe, le moment est plus que jamais favorable aux femmes: elles deviennent plus visibles, plus confiantes, et plus conscientes aussi de leur diversité et de la nécessité de défendre des situations particulières selon la couleur de leur peau, leur classe sociale, leur orientation sexuelle, ou d’autres contextes encore.
Mais si le droit de vote des femmes existe depuis plus de cent ans dans certains pays européens -après avoir été obtenu par des confrontations parfois violentes, les femmes sont toujours sous-représentées dans tous les Parlements et tous les gouvernements européens.
C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des femmes, nous lançons un appel à la mobilisation sur ce sujet encore fondamental pour nos démocraties: la place des femmes en politique.
La présence des femmes dans notre vie politique est une épreuve de réalité pour nos démocraties. Comment pouvons-nous exiger de nos concitoyens un engagement et une confiance démocratiques infaillibles lorsqu’ils voient des assemblées parlementaires ou des gouvernements aussi peu représentatifs?
Comment les Européennes peuvent-elles se sentir prises en compte et représentées alors que dans le même temps, les hommes politiques mobilisent le temps et l’attention des médias partout en Europe?
Mais il reste difficile pour les femmes de rentrer en politique. Où dois-je commencer, quel parti politique dois-je rejoindre, comment vais-je en parallèle gérer ma vie de famille, en suis-je seulement capable? Sont des questions fréquentes que les femmes se posent lorsqu’elles réfléchissent -ou sont invitées- à candidater à un mandat politique.
Nous comprenons ces questions: nous nous les sommes posées nous-mêmes. Et nous les avons surmontées, chacune à notre façon. En France, Julia a créé le réseau national des femmes élues pour les encourager dans leur vie politique, et a saisi l’opportunité de coordonner le programme municipal d’une métropole de 300.000 habitants pour devenir elle aussi candidate. En Suisse, indignée par le fait que la moitié de la population n’était pas représentée politiquement, Flavia a lancé une campagne: “Helvetia t’appelle!” pour encourager les femmes à se lancer en politique. En Allemagne, Katharina est élue depuis 2013 et a vécu en première ligne les difficultés rencontrées par les femmes jeunes qui se lancent en politique. En Italie, Federica, fatiguée par les pratiques néfastes de certains partis politiques –corruption, nationalisme, et éloignement des citoyens- a co-fondé et dirige actuellement la section italienne d’un parti politique transnational.
Nous l’avons fait, et vous pouvez le faire.
C’est pourquoi nous avons besoin que vous, qui lisez cet article sur le chemin pour aller au travail, ou dans votre lit le soir, vous vous lanciez en politique. Oui, vous! Nous souhaitons que vous, vous apportiez votre expérience vécue et votre expertise à notre vie politique.
À chaque minute, l’Assemblée nationale et le Sénat votent des lois, allouent des dépenses et affectent la vie de tou.te.s les concitoyen.ne.s -et donc la vôtre. Et si la plupart de nos parlementaires sont là grâce à leur travail acharné, une part significative d’entre eux est encore là grâce à ses privilèges, qui malheureusement, mènent à des politiques publiques mal conçues pour leurs bénéficiaires.
Vous désapprouvez la gestion de crise du gouvernement face au coronavirus? Faites de la politique. Vous constatez, impuissante, l’ampleur du changement climatique? Faites de la politique. Vous voulez défendre les droits des femmes? Faites de la politique. Vous êtes jeune maman mais vous devez tout assumer en ce moment car le congé paternité n’est pas suffisant? Faites de la politique. Vous trouvez que le Ministère de l’Éducation ne gère pas correctement les écoles pendant la pandémie? Faites de la politique.
Nous, femmes du XXIe siècle, voulons influencer la façon dont va le monde. Et nous avons, plus que jamais, un rôle à jouer. Comme l’a si bien dit Amanda Gorman lors de l’investiture de Joe Biden à la présidence des États-Unis : “Car alors que nous regardons vers l’avenir, l’Histoire nous regarde”.
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