Ukraine: Macron candidat? Le calendrier du président empêtré dans la crise
Or, l’intéressé avait conditionné son entrée en lice à la fin des tensions à l’Est de l’Europe et à une amélioration de la situation sanitaire. “Nous avons pour quelques jours encore un pic épidémique, une situation internationale éminemment à risques… Mon devoir est donc d’être pleinement concentré à cette tâche. L’officialisation du choix que j’aurai à faire viendra au moment nécessaire”, temporisait Emmanuel Macron, dans une interview à Ouest France le 11 février. Une dizaine de jours plus tard, il paraît bloqué au même point.
“Il est très occupé par la situation”
Car depuis deux semaines et sa visite au président Poutine, Emmanuel Macron a enchaîné les “calls” avec ses homologues américain, européens ou russe afin de tenter par toutes les voies diplomatiques possibles d’enrayer l’escalade de violences en Ukraine. Difficile, dans ce contexte, de trouver un moment pour parler de politique intérieure et encore moins pour se déclarer candidat à un second mandat. “Honnêtement, il est très occupé par la situation, c’est sa priorité aujourd’hui et la candidature viendra ensuite”, soufflait un proche du président au HuffPost lundi, d’un air plus grave qu’à l’accoutumée. Depuis, la Russie a reconnu l’indépendance des territoires séparatistes en Ukraine et ouvert la voie à des opérations militaires dans l’Est du pays.
Pour ses détracteurs, Emmanuel Macron s’est mis lui-même dans cette situation. “S’il n’avait pas sciemment décidé d’assumer la présidence de l’UE en pleine campagne, il n’en serait pas là. Et on fait quoi, si une crise éclate entre le 1er et le 24 avril?”, interrogeait il y a quelques jours le député LR Julien Aubert sur Twitter, bien qu’il semble peu probable que le président de la République se serait tenu éloigné d’un dossier dans lequel la France est impliquée depuis plusieurs années.
Conscient de l’inconfort que provoque cette situation, le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale Christophe Castaner aimerait que le chef de l’État accélère la cadence, tout en décrivant sur franceinfo la difficulté de l’exercice: “Mais l’on voit, si l’on prend les derniers jours, les dernières heures, que nous avions besoin d’un président de la République totalement à sa charge”. Un constat qui colle avec ce qu’expliquait récemment au HuffPost l’ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, qui suggérait au président sortant de ne pas se déclarer “trop tard” car “il est impossible de ranger le costume de président le temps d’une campagne”.
Alors quand?
Initialement, Emmanuel Macron devait se déclarer cette semaine. Un timing qui lui aurait permis de pouvoir se promener en qualité de candidat dans les allées du Salon de l’Agriculture, où il a prévu de passer ce samedi à l’occasion de son inauguration. Or, la crise ukrainienne a violemment balayé cette possibilité, alors que ses troupes trépignent d’impatience et que plusieurs de ses concurrents directs l’exhortent à entrer officiellement en campagne.
On s’orienterait donc vers une déclaration la semaine prochaine, comme révélé par franceinfo dimanche soir, soit entre le 28 février et la date butoir du 4 mars fixée par le Conseil constitutionnel. Auprès du HuffPost, l’entourage du chef de l’État assure en tout cas que celle-ci a bel et bien été fixée, sans en dire plus sur le choix qui a été fait. Une date d’entrée en campagne arrêtée donc, mais qui pourrait par nature être percutée par un événement d’ampleur, qui gâcherait alors à la fois ce moment fatidique et reléguerait sa déclaration au second plan de l’actualité.
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