THE PARTY
Blake EDWARDS – USA 1968 1h38mn VOSTF – avec Peter Sellers, Claudine Longuet, Marge Champion, Steve Franken… Scénario de Blake Edwards et Frank Waldman. COPIE NUMÉRIQUE – VERSION RESTAURÉE.
Du 27/07/22 au 16/08/22
On plaint sincèrement celle ou celui qui ne rit pas à The Party, sans doute le film le plus drôle et le plus virtuose qu’ait jamais réalisé l’orfèvre Blake Edwards. C’est un mélange de grossièreté absolue et de subtilité raffinée, un enchaînement de gags chorégraphiés avec une précision d’horloger suisse, et dont la rapidité étourdissante contraste avec la lenteur flegmatique (et tout indienne…) de Peter Sellers, acteur génial qui ne le fut jamais autant qu’ici…
Sellers est donc Indien, répondant au doux nom de Hrundi V. Bakshi, et acteur importé à Hollywood. Acteur-catastrophe qui vous dévaste un plateau de tournage et conduit toute l’équipe au bord de la crise de nerfs : c’est ce qu’on voit dans la séquence d’ouverture, inoubliable. Par une suite de hasards malencontreux, il se retrouve invité à la très chic « party » que donne le producteur du film dont il a été viré avec pertes et fracas…
Le prétexte importe peu. La drôlerie naît de l’irruption dans un lieu sompteux, où la richesse dégouline avec un faste ostentatoire qui confine à la vulgarité (malgré les grands airs que chacun se donne), avec son cortège de courtisans et d’hypocrites, de l’irruption disais-je d’un individu qui ne devrait pas se trouver là et qui est en déphasage complet avec tout le reste.
La naïveté de Hrundi, sa bonne volonté, son absence totale de calcul, son ignorance des tortueuses relations de dépendance entre les individus présents, bref sa candeur à la limite de l’imbécillité (ô combien sympathique dans ce panier de crabes !) entraîne des catastrophes en série qu perturbent tous ces messieurs-dames déjà bien névrosés : pris à leurs propres pièges, mis nez à nez avec leurs mensonges, leur fausseté, ils se trouvent entraînés dans des situations paroxystiques… Et plus va le film, et plus s’intensifie le délire qui vous essore littéralement de rire… sauf si on fait partie de ceux que l’on plaignait sincèrement plus haut.
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