Alexandria Ocasio-Cortez dévoile les notes de son discours féministe qui a fait le tour du monde
L’élu de la Chambre des représentants Ted Yoho s’était “excusé” la veille, lui aussi dans l’hémicycle, pour le ton “abrupt” adopté lors d’un bref échange le 20 juillet avec sa consoeur démocrate.
Mais il avait de nouveau nié avoir proféré “putain de salope”, comme rapporté par un journaliste du site d’informations politique The Hill, témoin de la scène. “Étant marié depuis 45 ans et père de deux filles, je suis très conscient de mes mots”, avait-il assuré.
Ces dénégations lui avaient valu une volée de bois vert de la part de l’intéressée. “Avoir une fille ne rend pas un homme convenable. Avoir une femme ne rend pas un homme convenable. Traiter les gens avec dignité et respect est ce qui rend un homme convenable”, avait lancé “AOC” dans un discours devant leurs collègues.
La benjamine du Congrès, 30 ans, figure de l’aile gauche du parti démocrate, avait ensuite souligné qu’elle aussi ”était la fille de quelqu’un”. “Heureusement mon père n’est plus là pour voir comment M. Yoho traite sa fille”, avait-elle ajouté avec une colère à peine contenue. “Je ne laisserai pas le Congrès accepter ces excuses comme légitimes”, avait-elle encore tancé.
Rep. Ocasio-Cortez: « Mr. Yoho mentioned that he has a wife and two daughters. I am two years younger than Mr. Yoho’s youngest daughter. I am someone’s daughter, too. My father, thankfully, is not alive to see how Mr. Yoho treated his daughter. » https://t.co/U2UIEaCljGpic.twitter.com/kk701q80zW
— ABC News (@ABC) July 23, 2020
Dans les coulisses du discours
Ce discours marquant, qui a fait le tour du monde, Alexandria Ocasio-Cortez en a dévoilé les coulisses mardi 28 juillet via un long post sur Instagram, partageant une photo de son carnet de notes.
“Je tiens à remercier tout le monde pour (…) votre soutien mutuel après le discours de la semaine dernière (…). Je me suis dit que je partagerai quelques détails des coulisses de ce qui s’est passé. Beaucoup m’ont demandé si mon discours était pré-écrit. La réponse est non. Mais à certains égards, oui.
Oui parce que ce discours était un récit des pensées que tant de femmes ont portées depuis que nous sommes enfants. (…) chacune de nous a vécu ce scénario silencieux: restez silencieuse (pourquoi?), gardez la tête basse (pour qui?), ravaler sa fierté (pour quel bénéfice?). Mais mes mots choisis étaient largement improvisés. Je suis arrivée à la Chambre environ dix minutes avant mon discours et j’ai griffonné quelques notes rapides après avoir réfléchi à ce qui s’était passé au cours des derniers jours. Sur la photo, ce sont toutes les notes que j’avais, et à partir de là, j’ai improvisé mon discours et parlé en direct.
La veille de mon discours, je ne savais pas ce que j’allais dire. Je me suis posée cette question: qu’y a-t-il à dire à un homme qui n’écoute pas? Je ne pouvais pas trouver grand-chose, car franchement, je ne voulais pas me rabaisser ou perdre mon souffle. C’est alors que j’ai décidé que si je ne pouvais pas le comprendre, je pourrais peut-être parler directement à la culture, aux personnes et aux institutions responsables de la création et de la protection de cette violence et de ce langage violent. J’ai également réfléchi à MON rôle dans tout cela – pour moi, ce discours visait à me responsabiliser autant que quiconque. Parce que mon premier instinct a été de lâcher prise. C’était aussi mon deuxième instinct.
Ce n’est que lorsque des sœurs comme @ayannapressley, @rashidatlaib, @repilhan et des amis comme @repraskin m’ont rappelé à quel point tout cela était inacceptable que j’aie commencé à penser à ce que j’aurais fait si cet abus était arrivé à une autre personne. MAIS moi. C’est là que j’ai trouvé ma voix. Pourquoi est-il normal d’avaler nos propres abus tout en défendant les autres? J’avais besoin d’apprendre qu’en nous défendant nous-mêmes, nous rompons la chaîne des abus et défendons chaque personne après nous qui aurait été soumise à la même chose.
Alors lève-toi.”
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