Après le débat, Bardella sort les rames pour défendre Le Pen sur le prêt russe
De quoi générer, une nouvelle fois, une opération déminage ce jeudi 21 avril. Pour cela, le président par intérim du Rassemblement national a notamment brandi deux arguments, dont le prix de l’emprunt. “Ce prêt était un prêt à 6% que nous continuons de rembourser. Permettez-moi de vous rappeler que 6% ce n’est pas vraiment un prix d’ami”, a ainsi affirmé Jordan Bardella sur le plateau de RMC/BFMTV.
Le chef temporaire du parti d’extrême droite a ensuite également souligné que la banque en question -la First Czech-Russian Bank- avait fait faillite en 2016. “Si elle avait été liée au Kremlin et au pouvoir russe, a priori elle n’aurait pas fait faillite”, veut croire Jordan Bardella.
Ce prêt de plus de 9 millions d’euros a été fait en 2015, pour financer la campagne des régionales de ce qui était encore le Front national. Par la suite, il a été racheté par deux sociétés successives, la dernière en date étant spécialisée dans l’aéronautique. Selon les révélations de Mediapart, elle est “dirigée par d’anciens militaires proches des services secrets de l’armée.”
Macron “insulteur public numéro 1”
Emmanuel Macron, dont la gestion de la crise ukrainienne est saluée par l’opinion publique, le sait bien: dans le contexte international, le sujet est sensible pour le parti, qui se voit régulièrement reprocher sa proximité avec le Kremlin depuis le début de la guerre.
Sur RMC, Jordan Bardella a présenté ce prêt comme le résultat d’une manœuvre “politique” contre le parti. “Emmanuel Macron empêche l’opposition que nous représentons de se financer auprès des banques françaises pour se voir reprocher d’aller à l’étranger pour trouver un prêt? Il faudrait faire quoi?”, s’agace le président par intérim du parti.
À l’unisson, les cadres du RN ont dénoncé le “mépris”, ou encore la “mauvaise foi” du président sortant. Jordan Bardella est allé jusqu’à qualifier Emmanuel Macron “d’insulteur public numéro 1”, évoquant les attaques quotidiennes pendant l’entre-deux-tours des macronistes aux lepénistes -qui les leur rendent bien.
Après un débat de 2017 raté, l’équipe de Marine Le Pen a assumé cette fois une position plus calme et sereine afin de tenter d’asseoir sa stature présidentielle. “Il y a eu une certaine tenue à ce débat. il y a eu quelques écarts, quelques tentatives de la part du candidat Macron de déstabilisation, mais globalement (…) le fond a pu être évoqué”, s’est réjoui ce jeudi matin Laurent Jacobelli, porte-parole du RN.
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