Après les résultats du 1er tour, Les Républicains ont trouvé la formule pour masquer leurs divisions
À l’issue d’une réunion de crise au siège, LR a adopté ”à une très large majorité”, la motion suivante: “Notre famille politique a toujours été et reste un adversaire déterminé du Rassemblement national. Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen”.
À titre personnel, Christian Jacob glissera un bulletin Macron dans l’urne le 24 avril. Tout comme Valérie Pécresse, Rachida Dati, Xavier Bertrand et Gérard Larcher. Mais ceux qui veulent faire un autre choix -s’abstenir ou voter blanc- ont donc sa bénédiction. Ce sera le cas de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.
L’enjeu est clairement sur les législatives. »Christian Jacob
“Ce qui compte c’est l’unité, et l’unité est dans l’indépendance. L’indépendance de la droite et du centre, de la droite républicaine à l’Assemblée nationale où nous devons constituer un groupe parlementaire, amené parfois à soutenir la majorité ou à s’y opposer”, selon le verdict des urnes dimanche 24, rappelle-t-il ce lundi. “L’enjeu pour nous est clairement sur les législatives”, a-t-il ajouté.
“La peste et le choléra” pour un vice-président LR
Le président des Républicains ne pouvait pas espérer aller beaucoup plus loin dans son appel à faire barrage à Marine Le Pen. Avant le début de la réunion, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, prédécesseur de Christian Jacob, se prononçait en ce sens. “Toutes les positions doivent être respectées”, préconisait-il, tout en estimant que personne “ne doit appeler à voter Marine Le Pen”. Il n’en a pas dit plus sur son vote, mais la position officielle va dans son sens.
Plusieurs cadres avaient déjà cependant indiqué qu’ils ne voteraient pas pour Emmanuel Macron. Gilles Platret, vice-président du parti, s’est lui aussi prononcé contre une consigne, refusant de choisir “entre la peste et le choléra”. “J’irai bien sûr voter (…) mais je voterai blanc”, a-t-il revendiqué dès dimanche soir, 20h30.
La décision du bureau politique LR satisfera également Éric Ciotti, finaliste malheureux de l’investiture. Sur le plateau de TF1 dimanche soir, le député des Alpes-Maritimes a étrillé le président sortant à qui il ne donnera pas sa voix. “Je le dis très clairement: je ne me reconnais pas dans sa politique, dans son bilan et je ne le soutiendrai pas”, martelait l’élu qui aurait appelé à voter Eric Zemmour s’il s’était qualifié.
Même son de cloche chez le très droitier Julien Aubert, vaincu par Christian Jacob dans la bataille pour la présidence du parti. ”À titre personnel, je dirai pour qui je vote, et ce choix ne sera pas le même que Valérie Pécresse. En tout cas je ne voterai pas pour Emmanuel Macron”, assumait-il dès dimanche soir. Président de “Oser le France”, le député du Vaucluse n’a jamais caché une certaine porosité avec l’extrême droite. En 2019, il avait même tendu la main à Marion Maréchal, soulignant certaines idées communes.
Une seule voix s’est élevée contre la ligne de conduite: Gil Avérous, président du comité des maires Les Républicains. “L’intérêt général de la France et de l’Europe doit amener ma famille politique à choisir de soutenir le Président Macron”, écrivait-il dans un communiqué dimanche. Une position qu’il a plaidée lors du bureau politique. Selon une confrère du JDD, il a été le seul à voter contre la motion. Avant d’annoncer, face au résultat, qu’il démissionnait de ses fonctions au sein des Républicains.
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