Avec les confinements, les Français vont mal. Et les psys, comment vont-ils? – BLOG
Le psy humain
De plus, il nourrit des craintes comme tout être humain dans cette crise qui a bouleversé les repères. L’avenir n’est pas rose. La crise sera économique, sociale et sociétale. De quelle façon sera-t-il impacté? De quelle façon sa vie sera-t-elle bouleversée? Et celles des personnes qu’il aime? Comme tout un chacun, le psy appréhende les conséquences de la crise sur son activité professionnelle et sa sécurité matérielle.
Le psy citoyen
Le psy psy
Comme les autres soignants, les psys sont déjà épuisés. Pourtant, ils savent que le gros du travail est devant eux. Longtemps après que les réas seront vidées, les dépressions et les troubles anxieux se multiplieront. Ceux dont il se sent le plus proche, ce sont ses patients, qui partagent les mêmes angoisses quotidiennes et pas technocratiques. Certains vont craquer face à l’angoisse, à l’effondrement de leur niveau de vie. Et il faudra répondre présent, en tentant d’éviter le spectre du burn-out, dont on sait qu’il a été décrit à l’origine chez les soignants.
Le psy épuisé et abandonné
Pourtant, cette crise pourrait être l’occasion de redistribuer les cartes. Elle pourrait être le moment d’attirer l’attention et les moyens au bénéfice de la santé et de la santé mentale. Elle pourrait être l’occasion de valoriser les métiers dont on se rend compte qu’ils sont indispensables. Parce que oui, le mal est bien connu: les métiers financièrement valorisés sont ceux qui créent de la richesse, pas forcément ceux qui sont essentiels à la société (et je ne parle pas uniquement des soignants). Emmanuel Macron, dans son discours du 13 avril dernier, citait la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen: “les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune”. Pourtant, en tant que psys, nous savons depuis longtemps que les métiers de première ligne sont au dernier rang dans les préoccupations des décideurs. Alors oui, la conscience de ce paradoxe rend les psys amers.
J’aimerais pouvoir dire que ce drame sanitaire va être un nouveau grand départ. Dire que j’ai confiance et que l’on va pouvoir faire face à la vague de dépression sans aucun dégât. Dire que la santé mentale va être mise au premier rang des priorités. Dire que tous les corps de métier indispensables vont désormais obtenir la récompense qu’ils méritent, fondée sur l’utilité commune.
J’aimerais le dire… mais qui y croirait?
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