Aziz Zemouri du « Point » mis à pied après ses accusations contre Garrido et Corbière
Dans un article publié mercredi, l’hebdomadaire accusait le couple de députés LFI d’employer une femme de ménage algérienne sans-papier dans leurs logements de Bagnolet mais aussi à Paris, où leurs enfants sont pris en charge afin d’être scolarisés dans la capitale. Cela à des “cadences infernales” et en lui faisant miroiter une régularisation de sa situation en cas de victoire de la Nupes aux élections législatives.
Une enquête interne ouverte
L’article a été retiré le lendemain de sa publication sur le site du journal. Le directeur de la rédaction, Étienne Gernelle, avait alors reconnu “des erreurs et des manquements à la prudence”, s’excusant auprès des députés et des lecteurs. “Une enquête interne du Point a été diligentée”, a rappelé vendredi Aziz Zemouri à l’AFP.
Dont acte. Je demande le licenciement immédiat d’@azizzemouri1.
Je n’en resterai pas là. Je ne pardonne pas qu’il s’en soit pris à nos enfants. Ma famille a trop souffert. Le tort causé est indélébile.
Je remercie les citoyens et journalistes qui ont aidé à démonter la calomnie. https://t.co/N1DQawsG94— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) June 23, 2022
“Cela me semble bien orchestré”
“Il ne s’agit pas seulement des messages Whatsapp qui ont été commentés et contestés”, a-t-il ajouté en référence à des captures d’écran appuyant son article et dont l’authenticité a été mise en doute par des spécialistes du numérique.
“Cela me semble bien orchestré. Dans cette mesure-là, je présente mes excuses les plus sincères à Raquel Garrido et Alexis Corbière. Le seul point qui me réconforte, c’est que je n’ai pas permis à cette information erronée d’influencer les scrutins” des législatives, a-t-il conclu.
Convoqué à un entretien préalable à un licenciement
Le journaliste a été mis à pied et convoqué à un entretien préalable à un possible licenciement, a appris l’AFP vendredi de sources concordantes, confirmant une information de Libération. Contacté par l’AFP, le journaliste a présenté ses “excuses les plus sincères” au couple de députés Nupes-LFI de Seine-saint-Denis, estimant avoir été “victime d’une manipulation”. Sollicitée par l’AFP, la direction du Point n’a pas souhaité commenter ces informations.
Ce même jour, Raquel Garrido avait demandé sur Twitter le “licenciement immédiat” du journaliste, invoquant un tort “indélébile”. Son époux avait également réclamé des “sanctions”, au nom de “l’honneur du métier” de journaliste. L’avocat du couple, Me Xavier Sauvignet, avait alors indiqué à l’AFP qu’il préparait deux plaintes, l’une pour diffamation publique et une autre contre X pour faux et usage de faux et usurpation d’identité.
« La rédaction très affectée »
Dans un communiqué, relayé par la journaliste Géraldine Woessner, la Société des rédacteurs du Point s’est dit “profondément affectée par le manquement aux règles élémentaires de déontologie journalistique” et dit attendre “avec impatience les conclusions de l’enquête actuellement en cours”.
En juin 2021, Le Point et Aziz Zemouri avaient été condamnés pour diffamation après un article de ce dernier. Il qualifiait d’ancienne “call-girl” l’actrice Sand Van Roy, qui accusait le cinéaste Luc Besson de viols et agressions sexuelles.
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