Ce que le reconfinement change à la vie professionnelle
CORONAVIRUS – C’est reparti pour au minimum un mois. Ce mercredi 28 octobre, Emmanuel Macron a rappelé aux Français la gravité de la situation sanitaire et annoncé de nouvelles mesures contre le Covid-19.
La principale, comme beaucoup le redoutaient, un reconfinement de toute la France à partir de ce vendredi et “jusqu’au 1er décembre à minima”. Une fermeture du pays qui ne reprend pas exactement les mêmes règles que lors du confinement du printemps, notamment côté vie professionnelle.
Il reviendra notamment à Jean Castex de détailler lors d’une conférence de presse jeudi à 18H30 les mesures annoncées par le président ce mercredi, mais plusieurs pistes laissent déjà entrevoir ce qui se mettra en place pour les travailleurs.
Personnels essentiels
Si les commerces “non-essentiels” ainsi que les bars et restaurants seront fermés comme lors du premier confinement, cette fois crèches, écoles, collèges et lycées demeureront ouverts. Les enseignants et personnels scolaires viendront donc s’ajouter à la liste des personnes qui n’auront pas d’autre choix que de se déplacer et aller physiquement au travail.
Seront donc probablement à nouveau dans le même cas la filière agroalimentaire avec la grande distribution et les petits commerces alimentaires, le secteur énergétique avec la distribution d’eau, électricité, gaz, les communications, le transport courrier, alimentaire et de personnes, les services de sécurité et bien évidemment le secteur médical.
Télétravail généralisé
Pour les autres, le travail pourra continuer, mais le télétravail sera à nouveau généralisé “partout où c’est possible”, a insisté Macron. Avec la première vague de coronavirus, bon nombre d’entreprises s’étaient déjà lancées dans le travail à distance et en avaient défini les contours, sa mise (ou remise) en place sera donc probablement bien mieux huilée cette fois.
Concrètement, le protocole national sanitaire dans les entreprises recommande le télétravail et s’appuie sur l’article L1222-11, qui reprend des circulaires de 2009 relatives à la pandémie de grippe H1N1. L’article stipule qu’“en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d’épidémie, ou en cas de force majeure, la mise en œuvre du télétravail peut être considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l’activité de l’entreprise et garantir la protection des salariés”.
Ce protocole, qui devrait être à nouveau mis à jour à la suite de l’allocution du président de la République, présente le télétravail comme “une solution à privilégier, lorsque cela est possible” et demande aux employeurs de fixer, dans le cadre du dialogue social, “un nombre minimal de jours de télétravail par semaine, pour les postes qui le permettent”. Il “doit être favorisé par les employeurs, sur demande des intéressés” et “autant que possible, pour les travailleurs qui, sans être eux-mêmes à risque de formes graves, vivent au domicile d’une personne qui l’est”.
Fin septembre, 12% des salariés étaient en télétravail, selon le ministère du Travail, contre 17% en juin, et 25% en avril, en plein confinement. La répartition varie selon la taille des entreprises, avec 18% de salariés en moyenne sur une semaine dans celles de 500 salariés ou plus, 5% dans celles de 10 à 19 salariés. Mais aussi en fonction des secteurs avec par exemple 46% de salariés en télétravail dans l’information et la communication, 31% dans les activités financières, seulement 4% dans l’hébergement-restauration, l’enseignement privé, la santé, l’action sociale. Près de 8 millions d’emplois (plus de 4 emplois sur 10) sont aujourd’hui compatibles avec le télétravail dans le secteur privé, selon le ministère.
Chômage partiel
Quid des personnels non-essentiels et des emplois incompatibles avec le télétravail? “Un plan spécial sera fait pour les indépendants, les commerçants, les très petites et moyennes entreprises”, et les salariés et les employeurs “qui ne peuvent pas travailler continueront (…) à bénéficier du chômage partiel et nous compléterons par des mesures de trésorerie pour les charges, les loyers des prochaines semaines”, a indiqué mercredi soir Macron.
Le dispositif sera réévalué “tous les 15 jours” pour décider de “mesures complémentaires” ou a contrario “alléger” certaines contraintes, “en particulier sur les commerces”. Ainsi, si d’ici 15 jours la situation est mieux maîtrisée, “nous pourrons espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël”.
Le détail des mesures sera précisé ultérieurement par le gouvernement, mais le président a aussi évoqué une prise en charge jusqu’à 10.000 euros des pertes des entreprises fermées. La prise en charge du chômage partiel à 85% par l’État (et l’Unedic) sera prolongée au-delà du 1er novembre lorsqu’une entreprise n’a d’autre choix que de mettre tout ou partie de ses salariés en chômage partiel, a d’ores et déjà annoncé la ministre du Travail Élisabeth Borne. Bercy travaille en parallèle sur une aide fiscale pour inciter les bailleurs à réduire les loyers demandés aux entreprises, sans doute via un crédit d’impôt.
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