Cette Une de Libé met la Macronie dans tous ses états
Derrière cette Une, en ouvrant le journal, on découvre les témoignages d’électeurs (et de lecteurs) qui fustigent tantôt la présidence en réalité droitière -sous couvert de centrisme – du fondateur de la République en marche, tantôt la désunion de la gauche, incapable de mettre de côté ses divergences pour faire front commun. Surtout, beaucoup refusent de répéter un geste devenu réflexe depuis le 21 avril 2002: celui de voter pour faire barrage, c’est-à-dire de voter contre des idées qu’ils rejettent plutôt que pour celles qui les animent.
Un constat, présenté sous forme de cri d’alarme par le quotidien, qui n’a cessé d’animer la majorité ce samedi. Car face à ce désaveu -certes énoncé dans le cadre d’une projection de second tour en 2022 qui n’a pour l’heure pas grand-chose de tangible (même si les sondages l’accréditent de plus en plus)-, LREM semble ne pas savoir comment réagir.
Agenda politique de la gauche pour certains…
Pour preuve, deux lignes se sont dégagées tout au long de la journée au sein de la Macronie. D’un côté, il y a ceux qui ont refusé de voir le constat dressé par Libération, et qui ont immédiatement dénoncé la posture du quotidien. ”À trop vouloir radicaliser le président Macron à des fins électorales, la gauche sert le projet du Rassemblement national dans sa quête d’affichage d’une respectabilité de façade”, a par exemple lancé le député Denis Masséglia.
Dans la même veine, les ténors que sont Christophe Castaner, chef du groupe LREM à l’Assemblée nationale, ou François de Rugy, ancien président de la chambre, ont tous deux déploré que Libé ”épargne” l’extrême droite en la mettant sur le même plan que le camp du président.
J’ai déjà fait barrage. Et je le ferais encore.#FrontRepublicain
Ceux qui épargnent les extrêmes, toujours et encore, portent une responsabilité. pic.twitter.com/QP6fXILbEE
— Christophe Castaner (@CCastaner) February 27, 2021
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Quelle dérive de voir une partie de la gauche renvoyer dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron !
Éviter à notre pays de dériver vers toutes les formes de radicalisation est une ardente nécessité. On verra qui est au rendez-vous lors des prochaines élections régionales. pic.twitter.com/PIE5rhGvQ1— François de Rugy (@FdeRugy) February 27, 2021
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Cette soi-disant « vraie gauche » qui a tout perdu, ses valeurs, sa boussole, sa dignité… Honte à elle!
Quant à nous, nous continuerons à combattre #LePen et à faire barrage au Front National.Toujours, partout.#LaGaucheAvecMacronpic.twitter.com/58MzhnecZB— Anne-Christine Lang (@AChristine_Lang) February 27, 2021
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On est tous responsables. Tous.
On peut éviter le prophétie auto réalisatrice disant matin, midi et soir, jusqu'à la nausée, qu'il est inévitable que le RN soit au second tour.
On peut aussi tous combattre le RN plutôt que mettre en cause ceux qui se sentent seuls à le faire. https://t.co/WMSg6KDx8L— Aurore Bergé (@auroreberge) February 27, 2021
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19 ans. Il n’aura fallu que 19 ans à une partie de la gauche pour perdre la boussole, renier ses valeurs et espérer le pire, dans l’attente illusoire de jours meilleurs pour elle. Trump, Poutine: les amis de Mme Le Pen sont connus de tous, leurs méfaits aussi. Des somnambules. pic.twitter.com/3VN7AOghdv
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) February 27, 2021
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… réalité nouvelle à prendre en compte pour d’autres
Sauf que le quotidien relaie en réalité ce que ses lecteurs voient comme les contradictions d’un parti au pouvoir dont le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, peut dire à Marine Le Pen qu’elle est “trop molle” face à l’islamisme, et qui est reçu par un Éric Zemmour, nouvel emblème de la droite identitaire, avec des acclamations pour son projet de loi contre le “séparatisme”.
Et cela, d’autres membres de la majorité semblent le réaliser à la lecture de Libération. “Facile de critiquer cette Une provoc’ de Libé, mais plus difficile d’admettre que l’édito pointe une vérité qui dérange”, tweete par exemple le député de la Loire Jean-Michel Mis. Et d’ajouter: “Beaucoup d’électeurs de gauche sont déstabilisés par une gestion de crise qui peine à définir un projet politique progressiste pour le temps long.”
Facile de critiquer cette une provoc de @libe mais plus difficile d’admettre que l’édito de @dovalfon pointe une vérité qui dérange. Beaucoup d’électeurs de gauche sont déstabilisés par une gestion de crise qui peine à définir un projet politique progressiste pour le temps long. https://t.co/N3VY3aUBmy
— Jean-Michel MIS ?? (@JeanMichelMIS) February 27, 2021
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À l’inverse de ses compères cités plus haut, l’élu agriculteur préfère ainsi prendre note pour la suite. “Il n’y aura plus de front républicain, c’est un fait”, écrit-il, quand d’autres parlementaires LREM préféraient, on l’a vu, nier les arguments avancés par le quotidien.
Pas mieux. #keepworkinghttps://t.co/dEsaAhGJZD
— Laetitia Avia (@LaetitiaAvia) February 27, 2021
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