Christchurch: La rage des victimes et des familles face au tueur
CHRISTCHURCH – “Vous êtes déjà mort pour moi”. Les victimes du carnage des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande ont crié lundi 24 août, devant le tribunal, leur colère à l’encontre du suprémaciste blanc Brenton Tarrant, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
Le tueur, qui a été reconnu coupable de 51 meurtres et de 40 tentatives de meurtres, est, pour la première fois, confronté aux témoignages des rescapés et aux familles, depuis le carnage de mars 2019 dans deux mosquées de Christchurch.
Face aux survivants et proches de victimes submergés par le chagrin et la colère, l’Australien de 29 ans, qui pourrait être la première personne à être condamnée, en Nouvelle-Zélande, à de la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, est resté impassible.
“J’aime à penser que vous allez trouver la paix en vous-même, mais je doute que la paix ne vienne jamais à vous”, a affirmé Rashid Omar, père de Tariq Omar, mort à 24 ans. “Je ne serai jamais capable de vous pardonner”, a poursuivi l’homme. “Vous êtes déjà mort pour moi. Quelle que soit la peine que vous allez recevoir dans ce monde, ça ne sera jamais assez”, a poursuivi Noraini Milne, mère de Sayyad Milne, assassiné à 14 ans.
Le coupable reste de marbre
“Je n’ai vu ni regret ni honte dans les yeux du terroriste qui ne se repent pas, alors j’ai décidé du ne pas lire mon témoignage sur les conséquences (de cette tuerie) mais de lui montrer plutôt la douleur endurée”, a expliqué, excédé, le rescapé Mirwais Waziri au juge Cameron Mander.
L’auteur du carnage est demeuré de marbre quand M. Waziri s’est tourné vers le tueur pour lui lancer: “Aujourd’hui, vous êtes un terroriste et nous, en tant que musulmans, nous ne sommes pas des terroristes”. En juin 2019, Brenton Tarrant avait déjà provoqué la colère des victimes en se présentant le sourire aux lèvres lors d’une audience.
“Tu agis comme un lâche et tu es un lâche. Tu vis comme un rat et tu le mérites. Tu vas mourir seul, comme un virus que tout le monde évite”, lui a asséné Zuhair Darwish, dont le frère est mort lors de ces attaques.
“La juste punition serait pour lui la peine de mort. Je sais que la loi néo-zélandaise a supprimé la peine de mort pour les humains, mais malheureusement ce n’est pas un humain, il ne mérite pas d’être jugé comme un humain”, a-t-il affirmé.
Lors de ces audiences qui doivent durer quatre jours et ont débuté lundi, 66 personnes sont appelées à témoigner sur les conséquences de ce carnage sur leur existence.
Tarrant, qui a choisi d’assurer seul sa défense, sera ensuite autorisé à s’adresser au tribunal. Le président de la Haute cour de justice de Christchurch doit prononcer la peine jeudi.
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