Christiane Taubira dénonce des critiques « irrespectueuses » après sa victoire
C’est forte d’une victoire à l’issue d’un vote qui a mobilisé près de 400.000 personnes que Christiane Taubira a défendu le maintien de sa candidature.
“Arithmétiquement, il y a un socle démocratique”, “le plus large socle de légitimité en termes de désignation” à gauche, a fait valoir sur franceinfo l’ancienne garde des Sceaux. “Je suis une candidate de plus pour celles et ceux qui considèrent qu’un processus démocratique ne vaut rien du tout, qu’un demi-million de personnes qui s’inscrivent et qui vote, ça ne vaut rien du tout”, a-t-elle répliqué.
En faisant part de ses ambitions en décembre, Christiane Taubira avait défendu une “union” à gauche et promis qu’elle ne serait “pas une candidate de plus”. Une petite phrase qui lui revient aujourd’hui comme un boomerang.
Sur le plateau de C dans l’air après l’annonce des résultats de la primaire populaire, Anne Hidalgo l’a répété à trois reprises, tout comme Yannick Jadot, invité du 20H de TF1 dimanche. “C’est une candidature de plus, je crois que c’est exactement l’inverse” de ce pour quoi la consultation était organisée, a balayé le candidat EELV.
Taubira renvoie Macron, Jadot et Mélenchon dos à dos
Sur les quatre ténors en lice, seule Christiane Taubira avait accepté de se plier au résultat de cette initiative citoyenne. À l’opposé, Anne Hidalgo, mais surtout Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon n’ont eu de cesse de critiquer le processus. Tous avaient annoncé qu’ils n’en reconnaîtraient pas le résultat, qu’ils ont étrillé: “C’était une primaire populaire pour Christiane Taubira, elle en sort vainqueur”, a déclaré Yannick Jadot, quand son adversaire insoumis estimait purement et simplement qu’il n’était “pas concerné” par le sujet.
Si la primaire avait été taillée “sur mesure pour moi, j’aurai fait 99%”, a répliqué l’ancienne ministre de François Hollande lundi matin.
Elle n’a pas caché son agacement, jugeant la position de ses adversaires “extrêmement irrespectueuse vis-à-vis des personnes qui ont organisé ces primaires et des personnes qui ont choisi d’y participer”. Et de les comparer à Emmanuel Macron.
“C’est étonnant, parce que ça ressemble davantage un peu à cette forme de gouvernement, cette forme présidentielle que nous avons sous les yeux depuis cinq ans. Cette réaction, cette hauteur, cette distance… Pardon ‘mépris’ est peut-être un mot trop fort mais cette façon de tenir en distance, de façon hautaine, un processus démocratique…”, a lâché Christiane Taubira sans finir sa phrase.
Malgré cet échange d’amabilités à distance, cette dernière va tenter de réaliser “l’union” de la gauche en appelant ses adversaires. Qui ont tous fermé la porte, une nouvelle fois: “J’en ai un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille”, ironisait Jean-Luc Mélenchon dimanche soir. Ce lundi, c’est Patrick Kanner, directeur adjoint de la campagne d’Anne Hidalgo qui a fait savoir que la candidate PS répondra “probablement” à l’appel “mais pour dire non”.
Fabien Roussel, non inscrit à la primaire populaire, a aussi douché les espoirs de l’ancienne garde des Sceaux lundi matin, même s’il assure qu’il décrochera son téléphone. “Je lui dirai que nos idées ont vocation à être présentées aux Français donc je ne me rallierai pas”, a dit le candidat PCF sur BFMTV/RMC.
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