Covid-19: en manque de soignants, l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté « tire le signal d’alarme”
Le directeur général de l’ARS, Pierre Pribile, a “tiré le signal d’alarme” lors d’une conférence de presse. “Les tensions sont extrêmes alors que nous ne sommes qu’au début de cette deuxième vague”, a-t-il assuré.
L’ARS a demandé le 28 octobre aux directions des établissements de santé publics et privés de toute la région d’activer le niveau 3 des plans de mobilisation des capacités hospitalières, préparés pour faire face à une seconde vague épidémique.
Mais malgré cette réorganisation, “avec ce qui s’annonce, nos soignants n’y arriveront pas seuls, ils ont besoin de renfort”, a mis en garde Pierre Pribile.
Celui-ci “appelle tous les soignants, quels que soient leur profession, leur âge, leur horizon, d’où qu’ils viennent” à venir renforcer les équipes des établissements de santé en se signalant à l’hôpital le plus proche ou sur la plateforme nationale (https://renfortrh.solidarites-sante.gouv.fr/).
Il a noté qu’il y avait “plus d’absentéisme parmi les soignants (dans les hôpitaux) car le virus circule plus dans la population lors de cette deuxième vague”.
“Nous avons besoin de bras pour ouvrir des unités Covid”, a renchéri Murielle Plaza, directrice des soins du groupe hospitalier de Haute-Saône.
Celle-ci encourage tous les soignants disponibles à se mobiliser, sans craindre de ne pas avoir les compétences nécessaires: “Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, nous les affecterons au mieux et ils seront utiles”.
100 entrées par jour de patients atteints par le virus
Mercredi, “plus de 1240 personnes sont hospitalisées en Bourgogne-Franche-Comté, dont plus de 150 en réanimation”, selon l’ARS qui compte plus de 100 entrées par jour de patients atteints par le virus, dont 15 en réanimation.
Lors du pic de la première vague de l’épidémie, 1300 patients étaient hospitalisés en Bourgogne-Franche-Comté.
“En réanimation, notre point de rupture est autour de 300 patients Covid”, a précisé le directeur général de l’agence de santé.
Si le nombre d’hospitalisations de patients Covid venait à dépasser 2000 (soit la moitié des lits de médecine disponibles dans la région) pour atteindre plus de 2500 patients, ça serait “le scénario catastrophe”, a-t-il estimé.
Par ailleurs, le CHU de Nantes fait face depuis la mi-octobre à “une accélération très rapide” des hospitalisations pour Covid-19, avec 149 patients, dont 26 en réanimation, a alerté ce mercredi l’établissement.
L’hôpital a dépassé le pic de 147 patients, atteint le 7 avril lors de la première vague de l’épidémie. Le 16 octobre, il comptabilisait 52 hospitalisations pour Covid-19, a précisé Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, pointant lors d’une conférence de presse “une accélération très rapide”.
Pour y faire face, le CHU va passer “de 109 à 195 lits Covid-19 et de 92 à 111 lits de réanimation” et a annoncé le recrutement de 150 personnels (infirmiers, aide-soignants). Selon le responsable du CHU, “la seconde vague va monter plus haut que la première et les quinze prochains jours seront déterminants”.
Philippe El Saïr a prévenu que sans “respect du confinement”, on allait “au devant de grandes difficultés car nos capacités ne sont pas infinies”.
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