Covid: Avec la « règle des six » à Noël, comment ne pas froisser ses proches
“La plupart de nos voisins européens ont fixé un nombre maximum de convives à réunir pour ces réveillons, allant de six à dix personnes, hors enfants, selon les pays. Il nous parait raisonnable de vous recommander une jauge de six adultes sans compter les enfants”, a avancé le Premier ministre Jean Castex le jeudi 3 décembre.
Cette règle, qui ne pourra pas entraîner de sanctions mais dicte une ligne de conduite, risque de semer la discorde au sein de certaines familles adeptes des grandes tablées. Comment, en effet, annoncer à ses proches, frères, sœurs, parents, grands-parents, oncles et tantes, que cette année il est préférable qu’ils ne viennent pas le 24 décembre? Comment, a contrario, décliner une invitation car on estime qu’il s’agit d’une mauvaise idée?
Rester objectif
Si l’on décide de fêter Noël, et en plus de respecter les recommandations du gouvernement, cela implique que le réveillon sera fêté avec le noyau familial “dur”. Et, de fait, qu’une forme de “priorisation” des invités peut être organisée.
Alors pour ne froisser personne, qu’on soit l’hôte ou l’invité, il est avant tout important de rester très objectif. “Il faut mettre en avant le risque de contamination, expliquer que seuls le port du masque et la distanciation physique permettent de lutter contre l’épidémie, prendre des exemples concrets comme le pic de cas qui a suivi Thanksgiving aux États-Unis”, explique la psychiatre Christine Barois, contactée par Le HuffPost. En d’autres termes: rester factuel.
Rassurer ses proches
Si besoin, il est évidemment possible de rassurer ses proches. En leur disant “que ça n’a rien de personnel, que ça ne va pas durer et qu’on pourra se voir de nouveau”, indique Christine Barois. “Il faut rester pédagogue, mais aussi les rassurer sur l’amour qu’on leur porte, insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une volonté délibérée de notre part de ne pas les inviter mais que c’est l’environnement extérieur qui nous y oblige”, ajoute de son côté Catherine Verdier.
Cette “règle des six” émane de recommandations de la HAS mais, comme nous l’expliquions dans cet article, elle a aussi été inspirée des mesures mises en places chez nos voisins européens, en l’occurrence le Royaume-Uni et la Belgique. Deux expériences qui, au passage, ont été peu concluantes.
Limite symbolique
“Il n’y a pas de chiffre magique, mais il est clair que quand on a un groupe de 70 personnes, on a dix fois plus de chances de rencontrer quelqu’un qui est malade que si on a un groupe de sept”, soulignait le 10 octobre le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique, dès le 10 octobre, sur franceinfo.
Au Royaume-Uni, ce chiffre avait aussi été choisi, selon les aveux du secrétaire d’État aux transports, Grant Shapps, “sans raison particulière” mais parce qu’il semblait être “un bon équilibre”.
Mais, comme le rapporte le JDD via des données de CoviRisque, grâce à une limite de six personnes en rassemblements privés, le risque de croiser une personne contaminée en France pourrait tomber en dessous de 3%.
La règle des six vise donc surtout à faire appel au bon sens et à éviter au maximum les grandes tablées à Noël au profit de repas en petit comité. Et cela, de nombreux Français semblent l’avoir déjà anticipé. Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour la plate-forme médicale Odero, 38% des personnes interrogées envisagent de passer les fêtes avec ceux qui sont confinés avec elles, et 12% de les passer seuls.
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