Dans une « relation toxique », « personne n’est à l’abri d’être bourreau ou victime » selon cette psy
Seulement, il y a de nombreux cas où le diagnostic est posé de manière un peu précipitée. Des situations qui, certes, sont blessantes, des mécanismes qui peuvent s’avérer néfastes pour l’un·e ou l’autre, mais où l’expression n’est pas forcément appropriée à ce qui se passe au sein du couple. D’autres cas, où brandir ces deux mots revient à se dédouaner de sa propre responsabilité dans l’affaire, et par conséquent, à fermer les yeux sur une remise en question salutaire.
C’est ce que tend à décrypter la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum dans son nouveau livre, “Tantôt victime, tantôt bourreau: décodez les mécanismes des relations toxiques”, publié aux éditions Larousse. Un ouvrage qui, à l’aide de l’analyse de l’autrice et de dialogues précis pour illustrer son propos, encourage vivement à laisser tomber le réflexe de la diabolisation de l’autre.
Elle signe notamment: “La toxicité d’une relation n’est pas l’apanage des pervers ou autres psychopathes mais naît de situations qui se reproduisent, encore et encore, avec des incompréhensions mutuelles, et chaque interlocuteur peut devenir toxique pour l’autre.” La solution, comme le problème, part ainsi de notre capacité à communiquer (ou en l’occurrence, de l’absence d’une telle aptitude), et à accepter que chaque partie joue un rôle décisif dans une relation qui se délite. Échange.
“Ce n’est pas toujours la faute des autres”
“Les mots conditionnent ce qu’on ressent. En utilisant ‘toxique’, on dramatise une situation. On a également l’impression de ne pouvoir avoir aucun impact sur ce qui se passe. Mais se sentir impuissant·e signifie aussi qu’on ne se remet pas en cause”. En outre, la psy lance: il faut “arrêter de penser que quand ça ne va pas, c’est toujours la faute des autres”. Un impératif qu’elle adresse parfaitement dans son texte, par le biais, entre autres, d’extraits de conversations qu’on lui a rapportées ou auxquelles elle a pu assister, et qui présentent des mécanismes à éviter.
Du chantage affectif à la négation des émotions de l’autre, en passant par le besoin de le “punir” pour des actes passés qu’on est censé·e avoir pardonnés: “très fréquentes” sont ce genre d’attitudes problématiques, assurent la spécialiste. Mais elles ne font pas de celui et celle qui les applique un monstre pour autant. “Personne n’est à l’abri d’être bourreau ou victime”, insiste la spécialiste. “Quelqu’un qui fait du mal n’est pas forcément toxique. Ça peut vouloir dire que lui a mal, ou que l’on a mal. Qu’on ne se comprend plus pour telle ou telle raison, et qu’on ne sait pas le gérer”.
“La vie relationnelle n’est pas un long fleuve tranquille”, écrit-elle encore. Et le martèle: il est indispensable de distinguer les manipulateurs pathologiques des personnes qui, ponctuellement, réagissent de façon inappropriée, maladroite, égoïste – et effectivement douloureuse pour l’autre – mais évoluent grâce au dialogue. Ce n’est donc pas tant la personne en elle-même qu’il faut étiqueter de “toxique”, que ses réactions difficiles à encaisser, à épingler par la suite et sur lesquelles travailler ensemble.
Exprimer ce que l’on ressent pour clarifier les choses
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