Des études supérieures réservées aux classes supérieures
L’accès à l’enseignement supérieur s’est-il démocratisé ? Pas vraiment.
Certes, le nombre d’étudiants a été multiplié par huit en France depuis les années 1960, mais les inégalités restent très élevées. Seuls 35 % des jeunes de 18 à 24 ans dont les parents font partie des 10 % les moins aisés ont accès à l’enseignement supérieur, contre près de 90 % de ceux qui appartiennent aux 10 % les plus riches. Quasiment trois fois plus !
L’accès aux masters ou aux filières sélectives (classes préparatoires, études de médecine, grandes écoles) est encore plus inégalitaire : parmi les 70 % des ménages les moins aisés, moins de 10 % des jeunes accèdent aux masters, par exemple, contre 35 % pour les 10 % les plus riches.
Plus surprenant encore : les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur en France sont similaires à celles observées aux Etats-Unis. Deux éléments d’explication peuvent être avancés, qui valent pour les deux côtés de l’Atlantique : l’importance du soutien financier des parents, mais aussi l’autocensure des classes sociales les moins privilégiées.
Cet article est un extrait du dernier numéro d’Oblik, à commander sur notre site.