Église: plus de 500 victimes de pédocriminalité ont contacté l’instance de réparation
Marie Derain de Vaucresson s’exprimait à Lourdes, et en visioconférence devant la presse, après avoir présenté le fonctionnement de sa structure devant la Conférence des évêques de France (CEF) réunie pour son assemblée plénière de printemps jusqu’à vendredi.
Sur les 526 victimes s’étant adressées à l’Inirr depuis le 17 janvier, “68% sont des hommes” et “une majorité est âgée de 56 à 70 ans”, a précisé Marie Derain de Vaucresson. Dans “70% des cas, les violences sexuelles ont été vécues entre 11 ans et 15 ans” et pour presqu’un quart “entre 6 et 10 ans”.
S’agissant de leurs attentes, “23% souhaitent uniquement apporter leur témoignage, sans demande en termes de reconnaissance ou de réparation”, “46% souhaitent une reconnaissance – que soit formalisé le fait qu’elles ont été victimes, par un courrier ou par une rencontre avec un responsable d’Église” par exemple, et “28% ne formulent aucune attente” en terme de reconnaissance, a-t-elle détaillé.
En outre, “57% des personnes parlent d’une réparation, notamment financière”, 19% “ne souhaitent pas” d’indemnisation et 24% n’ont pas d’attente sur ce thème.
330.000 victimes depuis les années 1950
Destinée aux victimes de prêtres ou de laïcs dans divers lieux d’Église (hors congrégations), l’Inirr a été votée par la CEF en novembre dernier, une décision répondant à l’une des recommandations du rapport choc de Jean-Marc Sauvé publié en octobre sur l’ampleur des violences sexuelles sur mineurs depuis les années 1950.
Selon le rapport Sauvé, entre 165.000 et 270.000 personnes ont été victimes quand elles étaient mineures d’abus sexuels dans l’Église. Si l’on inclut les pensionnats, les camps de scouts et les autres structures d’accueil pour enfants dont l’Église avait la charge, cette estimation monte à 330.000.
Sur les 526 dossiers étudiés par l’Inirr, 54 situations sont en cours de règlement, a encore souligné Marie Derain de Vaucresson. “Ce n’est pas satisfaisant”, a-t-elle dit, soulignant “la difficulté à recruter notamment des salariés” pour sa structure.
Interrogée sur les barèmes d’indemnisation, elle a souligné qu’un travail sur la question “d’un plancher” et d’un plafond” était “en cours”, mais “pas tranché”.
De son côté, Gilles Vermot-Desroches, le président du Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Selam), la structure chargée de recueillir les fonds pour financer les demandes de réparation financière de l’Inirr, a indiqué que “la quasi totalité des diocèses avaient donné”. En janvier, il avait annoncé que 20 millions d’euros avaient été recueillis.
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