Éric Caumes, infectiologue, pense qu’il faut « laisser les jeunes se contaminer entre eux »
Interrogé sur la prévalence des jeunes parmi les nouvelles contaminations au Covid-19, le professeur Caumes reconnaît que c’est “un problème délicat”. “Ce n’est peut-être pas politiquement correct, mais je pense de plus en plus qu’il faut les laisser se contaminer entre eux, à condition qu’ils ne voient pas leurs parents et leurs grands-parents”, estime le spécialiste, pour qui il sera difficile “d’imposer” aux jeunes “le masque partout et leur interdire de se rassembler, surtout en plein été”.
“En les laissant se contaminer, ils participeront à l’immunité collective et elle sera plus importante à la rentrée, dans les écoles et les universités”, poursuit Éric Caumes. “Sinon, les jeunes seront un réservoir de contamination et on se retrouvera avec une épidémie ingérable”, prévient-il.
Le professeur n’oublie pas les “conséquences” que cette méthode peut avoir: “les jeunes peuvent aussi avoir des formes graves”, rappelle-t-il.
“Une extraordinairement mauvaise idée”
Appelée par BFMTV à réagir à ces déclarations, l’épidémiologiste Catherine Hill a estimé que laisser les jeunes “se contaminer entre eux” était “une extraordinairement mauvaise idée”.
“C’est une ignorance complète des relations entre les gens, dans la ville, dans l’espace. Les gens de moins de 30 ans vont croiser des gens de plus de 30 ans (…) Cette histoire ne tient pas du tout la route. Il faudrait que l’on vive dans des mondes étanches, avec étanchéité en fonction de l’âge, c’est complètement fou (…) Les gens jeunes rencontrent des gens de tous les âges tout le temps”, a-t-elle jugé, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Pour le professeur Éric Caumes, “les autorités n’arrivent plus à contrôler certains clusters”. ”Ça va péter dans beaucoup d’endroits en même temps”, met en garde le spécialiste, qui appelle à des quarantaines automatiques pour les personnes revenant de voyage (et non seulement des tests proposés).
Alors que le masque est devenu obligatoire dans 69 communes de Mayenne, l’infectiologue pense “qu’à ce rythme, les autorités ne vont pas avoir d’autres choix que de confiner” le département, “ou du moins les villes où il y a le plus de clusters”.
“Le problème, c’est que l’on court toujours après l’épidémie au lieu d’anticiper. Ce virus est visiblement trop intelligent pour les Européens, à l’exception des Allemands”, tranche le professeur Caumes.
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