Évacuation à République: l’IGPN épingle le commissaire auteur du croche-pied sur un migrant
Les trois enquêtes administratives portent l’une sur le croche-pied d’un commissaire divisionnaire à un migrant, l’autre sur un “chassé frontal” fait par un policier et enfin la troisième sur des images qui montrent un policier maintenant au sol le journaliste de Brut Rémy Buisine et en brandissant sa matraque.
“Compte tenu du délai” de 48h imposé par le ministre de l’Intérieur, l’IGPN a souligné qu’elle ne pouvait à ce stade rendre que des “conclusions provisoires”.
Toutefois, elle a d’ores et déjà estimé que le commissaire divisionnaire à l’origine du croche-pied avait commis un “manquement par un usage disproportionné de la force”.
“L’action qui consistait à ralentir la progression d’un usager en prenant le risque de le blesser gravement par un croche-pied dans sa course, et alors que cet usager ne menaçait à ce moment ni les biens, ni les personnes, constitue un usage de la force qui ne pouvait se révéler conforme aux exigences de nécessité et de proportionnalité (…)”, écrit l’inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son rapport. “Ainsi, en ayant fait, sans doute en une fraction de seconde, le choix de ce geste, il a commis un manquement par un usage disproportionné de la force”, ajoute l’IGPN.
Au 20h de France 2, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réclamé “la réunion du conseil de discipline” et des sanctions à l’encontre de l’agent mis en cause.
L’enquête sur le cas de Rémy Buisine pas tranchée
En revanche, le rapport a dédouané le policier auteur d’un “chassé frontal”. L’IGPN estime qu’à ce moment précis, le policier se trouvant “sans casque, ni bouclier, ni aérosol lacrymogène” face à “un danger réel et de plus en plus imminent”, il a utilisé “la seule possibilité qu’il avait pour repousser ses agresseurs”, à savoir cette technique apprise lors de sa formation.
Enfin, dans le cadre de la troisième enquête sur les faits concernant le journaliste de Brut, l’IGPN n’a pas à ce stade apporté de conclusions, les investigations n’étant pas terminées.
“Des actes d’enquêtes restent à accomplir, des auditions, mais également la recherche et l’exploitation d’autres supports vidéos, notamment antérieurs à la scène afin de se prononcer sur d’éventuels manquements”, écrit l’IGPN dans son rapport de synthèse.
Elle note que “le déroulé de l’action et sa chronologie tels qu’ils ressortent de ses (premières) auditions, ne sont ni corroborés ni infirmés par un témoin directement présent sur la scène ou par l’usager victime (le journaliste) qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’IGPN”.
Une affirmation que l’intéressé a immédiatement démentie sur Twitter. “C’est évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais”, a répondu Rémy Buisine, dans un tweet. Les termes employés dans le rapport pour décrire les images ont également été raillés par David Dufresne, journaliste spécialisé dans les violences policières.
Contrairement aux affirmations de @GDarmanin sur France 2 disant que je « n’ai pas souhaité répondre aux questions » de l’IGPN.
C’est bien évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) November 26, 2020
Dans la soirée, le ministère de l’Intérieur a indiqué que Rémy Buisine avait été contacté deux fois par l’IGPN mercredi, “sans succès”.
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