Fabien Roussel se défend d’avoir fait perdre Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle
Le candidat communiste regrette, dans cet entretien publié mardi, “un vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique”.
Fabien Roussel rejette l’idée que le PCF, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, ait contribué à la défaite de l’Insoumis: “Les 802.588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche”. En outre, “rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile”, a-t-il ajouté.
“L’heure ne doit surtout pas être aux invectives”
Dans un message envoyé mardi 12 avril à l’AFP, Yann Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel et par ailleurs adjoint au logement à la Mairie de Paris, a dit ”écarter radicalement” l’hypothèse selon laquelle le candidat du PCF a empêché le candidat LFI d’accéder au second tour.
“Jean-Luc Mélenchon a progressé nettement par rapport à 2017. Ça prouve bien que la présence de Fabien Roussel [dans l’élection] ne l’a pas empêché de progresser”, a expliqué l’élu communiste de Paris.
De très nombreux messages postés sur les réseaux sociaux ont pris pour cible les responsables communistes depuis dimanche. Alors qu’un local du PCF à Lille a été vandalisé et un autre tagué du mot “traîtres” à Nantes, Fabien Roussel a estimé que “l’heure ne doit surtout pas être aux invectives”.
La tête déjà dans les législatives
“Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité: d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives”, a déclaré le communiste.
Et le député du Nord d’espérer des discussions fructueuses: “Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui”.
“Il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent”, anticipe-t-il. Fabien Roussel espère que dans les discussions à gauche soient sanctuarisés “les députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver”.
Il ajoute: “Il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter”.
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