Guerre en Ukraine: ce que Macron et Poutine se sont dit au téléphone
À cette occasion, Vladimir Poutine a assuré qu’il n’était “pas dans son intention” d’attaquer les centrales nucléaires ukrainiennes, dont celle de Tchernobyl, alors qu’Emmanuel Macron lui a fait part de sa “grave préoccupation” sur le sujet. Il a affirmé qu’il était “prêt à respecter les normes de l’AIEA pour la protection des centrales”, a dit la présidence française. Une déclaration qui fait suite au bombardement le 4 mars de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie, la plus grande d’Europe.
Poutine accuse l’Ukraine de mettre ses habitants en danger
Le président russe a également assuré qu’il “atteindrait ses objectifs” en Ukraine, “soit par la négociation, soit par la guerre”, a indiqué l’Elysée. Emmanuel Macron l’a trouvé “très déterminé à atteindre ses objectifs”, dont “ce que le président russe appelle la ‘dénazification’ et la neutralisation de l’Ukraine” ainsi que la reconnaissance de l’indépendance de la Crimée et du Donbass, exigences qui sont, selon Paris, “inacceptables pour les Ukrainiens”.
Enfin, Vladimir Poutine a “nié que son armée prenne des civils pour cibles”, lorsqu’Emmanuel Macron lui a demandé de ne pas mettre en danger les civils, conformément au droit international.
Le président russe a même affirmé que “la responsabilité revenait aux Ukrainiens de laisser partir la population des villes encerclées”, le président français lui répondant que “l’armée qui attaque est l’armée russe” et n’avoir “pas de raison de croire que les armées ukrainiennes mettait les civils en danger”.
De nouvelles sanctions “pas impossibles”
“Il n’est pas impossible nous prenions de nouvelles sanctions prochainement”, a annoncé l’Elysée, sans préciser si elles pourraient aller jusqu’à limiter les importations de gaz et de pétrole russe, dont dépendent plusieurs pays européens.
L’UE envisage en tout cas de recourir à ses réserves stratégiques “pour éviter que une flambée des prix encore plus impressionnante”, précise Paris. Mais “nous ne craignons pas aujourd’hui pour notre approvisionnement”, assure l’Elysée.
“L’objectif reste non pas de faire la guerre à la Russie mais de faire changer Vladimir Poutine de calcul”, ont répété les conseillers d’Emmanuel Macron.
Sur le terrain, “plus le conflit dure, plus le risque de voir des formes de guerre brutale augmente”, s’inquiètent-ils.
“Le risque chimique n’est pas avéré”, a précisé un conseiller interrogé sur ce sujet, “mais on a vu comment la Russie a pu se comporter en Tchétchénie ou en Syrie ou, à travers des milices, en Centrafrique ou au Mali”. “Cela ne préjuge pas de ce que la Russie fera en Ukraine mais cela nécessite de trouver un moyen d’obtenir au plus vite l’arrêt des combats”.
Les conseillers ont précisé qu’il voyaient des images de civils bombardés, “ce qui peut entrer dans la catégorie des crimes de guerre”, renvoyant toutefois sur la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête sur la situation en Ukraine.
“Nous savons que Kharkiv fait l’objet d’un siège violent et de bombardements denses, ainsi que Marioupol, et que Kiev est en passe d’être encerclée”, a ajouté l’Elysée.
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