Guerre en Ukraine: Des Français parmi les volontaires de la légion internationale
Dans ce sens, le 28 février, le président Volodymyr Zelensky avait annoncé la création d’une “légion internationale” aussi nommée brigade internationale, ayant pour but d’appeler les volontaires du monde entier pour aider à repousser l’armée russe.
Dmytro Kouleba le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré ce dimanche 6 mars que près de 20.000 combattants s’étaient déjà porté volontaire pour prêter main-forte, et selon une source d’un service de renseignement européen citée par BFMTV, ils seraient même 30.000. L’objectif de l’Ukraine serait d’atteindre la barre symbolique des 100.000 combattants. “Ils viennent principalement de pays européens”, précisait aussi Dmytro Kouleba sur la chaîne américaine CNN.
“Formellement déconseillé de s’y rendre”
Pour l’heure, il est encore très difficile d’estimer la proportion de Français ayant décidé de prendre les armes pour défendre l’Ukraine aux côtés de ses habitants. À BFMTV, l’ambassade d’Ukraine en France, ne donne pas de réponse précise mais un porte-parole indique avoir reçu “de très nombreuses demandes de ressortissants français”.
Libération récapitule de son côté les premiers échos de l’engagement français en Ukraine, citant les nombreux exemples rapportés dans la presse française depuis l’appel de Zelensky. Checknews mentionne aussi l’existence d’un groupe Facebook privé nommé “Volontaires français en Ukraine” qui compte à ce jour plus de 10.000 membres. Depuis le basculement du conflit dans une guerre armée, du côté du ministère français des Affaires étrangères, le mot d’ordre est la prudence. Sur son site, le Quai d’Orsay précise qu’il “reste formellement déconseillé de se rendre en Ukraine jusqu’à nouvel ordre”.
Alors que le Danemark ou le Royaume-Uni (qui a ensuite fait marche arrière en qualifiant la démarche d’“illégale et inutile”) ont donné leur accord pour laisser les volontaires rejoindre l’Ukraine pour se battre, le ministère français indique au HuffPost que la recommandation officielle reste toujours de déconseiller formellement les voyages en Ukraine, y compris pour les volontaires français, s’alignant sur la position de pays comme l’Australie. Le Quai d’Orsay précise par ailleurs ne pas avoir de chiffre exact sur le nombre de ces volontaires français.
Une campagne de mobilisation active
D’ailleurs, les volontaires qui souhaitent rejoindre cette “légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine” sont invités à contacter directement les ambassades ukrainiennes pour se signaler.
L’Ukraine met tout en place pour permettre une mobilisation rapide de cette brigade. Un site Internet a récemment vu le jour pour diriger chaque futur combattant vers les contacts adéquats dans son pays, et donne même les sept étapes pour rejoindre facilement la légion internationale, comme vous pouvez le constater sur le visuel ci-dessous.
Capture écran fightforua
Un système de QR Code a également été déployé pour télécharger directement un formulaire d’inscription en ligne afin de démarrer les démarches administratives sans se rendre dans une ambassade.
Comme le souligne BFMTV, le mur de l’ambassade d’Ukraine en France est recouvert d’une affiche informant les ”étrangers prêts à se battre”. Une pratique appliquée sous différentes formes dans tous les pays listés (57 au total) sur le site ukrainien évoqué plus tôt.
Capture écran Formulaire inscription ambassade Ukraine
Une fois que ce document et les justificatifs sont en règles, les futurs soldats sont amenés à passer un entretien avant de voir leur demande d’enrôlement acceptée ou non. Et même si des antécédents militaires sont conseillers, rien n’interdit de s’engager sans la moindre expérience au combat.
Un engagement à ses risques et périls
Partir du jour au lendemain pour l’Ukraine n’est pourtant pas un acte à prendre à la légère. Un certain nombre de Français ont déjà pris la route pour l’Ukraine pour aider de manière active. Il s’agit essentiellement de professionnels, comme des pompiers, des infirmiers ou des brancardiers qui décident de remplir leurs véhicules de matériel et de prendre la route vers l’Est et par leurs propres moyens pour apporter un soutien logistique.
Mais se rendre sur le front pour combattre implique aussi que les assurances françaises ne couvrent pas les frais de guerre, surtout en cas d’engagement sous bannière étrangère. Un voyage à ses risques et périls qui implique également une surveillance accrue de la part des services de renseignement intérieur.
Comme l’indique Europe 1, la DGSI surveille tout particulièrement les groupes Facebook comme “Groupe des Volontaires Français en Ukraine”, car si aucun profil type ne semble ressortir pour l’instant en dehors du nombre élevés de militaire ou d’anciens membres de l’armée, “les revenants pourraient être mis en cause pour mercenariat ou association de malfaiteurs terroristes si leurs actions en Ukraine contreviennent aux lois françaises”.
Mais ce n’est pas le seul risque qu’encourent ces Français. Si certains d’entre eux venaient à être capturés par les troupes russes durant les affrontements, le porte-parole du ministère russe de la Défense annonçait qu’ils seront poursuivis.
“Je voudrais souligner officiellement que les mercenaires envoyés par l’Occident pour aider le régime ukrainien n’auront pas droit au statut de prisonnier de guerre”, a-t-il déclaré selon l’agence de presse russe Interfax.
Ce qui veut dire que les membres de la “légion internationale” n’auront pas le statut de prisonniers de guerre mais celui de mercenaires, une décision qui va totalement à l’encontre de la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre, comme le stipule clairement son article 4.
À voir également sur Le HuffPost: Pendant la guerre en Ukraine, elle raconte son quotidien dans un abri anti-bombe
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