Guerre en Ukraine: Macron accentue ses sanctions contre la Russie et son soutien à Kiev
Emmanuel Macron a également demandé au président biélorusse, Alexandre Loukachenko, “le retrait des troupes russes de son sol”, d’où est partie le 24 février l’offensive menée par la Russie vers Kiev. “Le Président de la République a tenu à dénoncer la gravité d’une décision qui consisterait à autoriser la Russie à déployer des armements nucléaires sur le sol biélorusse”, explique le communiqué de la présidence, exigeant le retrait “au plus vite des troupes russes de son sol, lesquelles mènent à une guerre unilatérale et injuste”.
Paris a décidé “la livraison additionnelle d’équipements de défense aux autorités ukrainiennes ainsi qu’un soutien en carburant”, a indiqué la présidence, sans donner de détails sur le type de ces armements. L’Ukraine a récemment remis au ministère français des Armées une liste d’équipements militaires, notamment de défense antiaérienne, dont elle a urgemment besoin.
Plus tôt dans l’après-midi, l’Allemagne – comme d’autres pays de l’UE – avait annoncé sa volonté de livrer de l’armement à l’Ukraine, après plusieurs jours d’hésitations ou d’attente. Concrètement, 1.000 lance-roquettes proviendront directement des stocks de l’armée allemande et 400 autres, qui avaient été livrés dans un premier temps aux Pays-Bas, iront désormais en Ukraine. À cela s’ajoutent 500 missiles sol-air Stinger et neuf obusiers venus d’Estonie, qui les avait acquis en premier lieu auprès de Berlin et qui appartenaient à l’armée de l’ancienne Allemagne de l’Est communiste.
L’UE s’engage à activer (en partie) sa menace financière
“Il n’est pas acceptable que les Russes demandent la reddition de l’Ukraine, sa neutralisation et qu’elle renonce à sa perspective otanienne. Le cessez-le-feu ne peut se payer d’aucune précondition”, avait fermement affirmé l’Élysée un peu plus tôt devant la presse française et internationale, alors que les Russes de leur côté assènent que “les Ukrainiens ont refusé les négociations” et justifient ainsi la poursuite des combats. “La discussion doit s’engager après le cessez-le-feu. Elle ne peut s’engager maintenant”, a rétorqué la présidence française.
“Nous voulons contraindre le président Poutine à revoir ses plans, il ne faut pas prendre Kiev, il le paiera très cher”, avait également prévenu la présidence française. Jeudi soir, le président français a appelé son homologue russe pour lui demander un cessez-le-feu.
Emmanuel Macron a par ailleurs “acté un renforcement des sanctions économiques et financières en coordination avec les Européens et les Américains”, ainsi que “des mesures nationales de gel des avoirs financiers de personnalités russes”, et enfin de “nouvelles mesures”, devant être prises “avec les partenaires européens concernant la facilité de la plateforme interbancaire Swift”, a rapporté l’Élysée.
L’Allemagne avait, elle, expliqué travailler à “une limitation ciblée et fonctionnelle” de Swift pour les établissements financiers russes, disant souhaiter “limiter les dommages collatéraux d’une déconnexion de Swift”. La présidente de la Commission européenne, Ursurla von der Leyen, a annoncé dans la foulée “s’engager à faire en sorte qu’un certain nombre de banques russes soient retirées de Swift. Cela les empêchera d’opérer dans le monde entier et bloquera efficacement les exportations et les importations russes”, explique-t-elle.
Dans une déclaration commune, la Maison Blanche a déclaré que les leaders de la Commission européenne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Canada et des Etats-Unis étaient résolus ”à continuer d’imposer des coûts à la Russie qui l’isoleront davantage du système financier international et de nos économies”. “Nous nous engageons à exclure une sélection de banques russes du système de messagerie Swift”, des mesures qui seront prises “dans les jours qui viennent”, a ajouté la Maison Blanche.
Swift est l’un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière, qui permet les règlements interbancaires entre les établissements du monde entier et évite par exemple à l’Allemagne d’avoir à payer son gaz russe en liquide. Exclure un pays de ce système est considéré comme une “arme atomique” en matière financière. Car débrancher un État de Swift, c’est aussi empêcher ses propres banques de faire des transactions avec les banques du pays puni.
Certaines de ces sanctions renforcées seront prises rapidement au niveau national tandis que d’autres demandent une coordination avec les autres pays de l’UE.
La chaîne RT France et l’agence Sputnik suspendues?
Il a par ailleurs ”été acté des mesures de lutte contre la propagande de la part d’influenceurs et de médias russes sur le sol européen”, selon l’Élysée. La chaîne RT France et l’agence Sputnik pourraient être concernées “mais pas seulement”, a-t-on indiqué de même source.
“Il n’y a pas de décision” immédiate pour RT et Sputnik car le droit spécifique des médias s’applique pour elles et Paris souhaite “agir en coordination avec les partenaires européens”, selon l’Elysée.
Jeudi, le régulateur français des médias, l’Arcom, s’est dit extrêmement vigilant quant aux informations diffusées par RT en français et ne pas exclure, en cas de manquements, un processus de suspension de la chaîne russe. Financée par la Russie, la version en français de la chaîne russe d’info en continu RT, déclinaison de RT (ex-Russia Today), avait été lancée le 18 décembre 2017.
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