Il sensibilise les jeunes des quartiers populaires à l’écologie
“Ce n’était pas trop mon problème”
“C’est incroyable qu’en une journée, de voir des jeunes qui, à la base, je leur parle de climat, ils disent ‘C’est quoi?’ Et après, ils sont trop chauds, ils sont déters”. Pour Féris Barkat, c’est de cette manière qu’un engagement peut être créé. Au départ, lui non plus n’était pas sensible aux questions climatiques. “Ce n’était pas trop mon problème. Je pensais que l’important, comme beaucoup de jeunes là d’où je viens, c’étaient des questions économiques, jusqu’à ce que je réalise qu’on ne peut pas mettre les darons à l’abri dans un monde qui est en train de crever”. Le cancer de sa mère l’amène à d’autant plus se pencher sur ces questions environnementales qui, pour lui, sont étroitement liées à la santé. “J’ai vu que la pollution, l’alimentation, tous les facteurs aggravants du cancer étaient dans les quartiers, je me suis vraiment énervé”. Par ce constat, il co-créait l’association Banlieues Climat, qui a pour but de donner la possibilité aux jeunes des quartiers populaires de se réapproprier le sujet du changement climatique.
COP26 : dans le Train du climat avec les jeunes activistes
Pour cette troisième promotion de Banlieues Climat, Féris Barkat s’est rendu à Cergy, avec l’association R3E Acteur de ta Réussite, pour mobiliser une vingtaine de jeunes entre 16 et 20 ans. “C’est incroyable, ils sont beaucoup trop chauds. Ça me fait trop plaisir que le climat, l’écologie, ça les chauffe comme ça”, explique Féris Barkat. Autour d’une table ronde, les discussions sont animées par le cofondateur, à travers des questions sur le mode de vie, la pollution, le sport, l’hygiène de vie, l’alimentation… “Notre génération, maintenant, c’est beaucoup plus facile de trouver de la malbouffe que de trouver de bons aliments. Au final, ça revient plus cher de s’acheter des courgettes avec des carottes que de, par exemple, commander sur Uber Eats un McDo, ça arrive en 5 minutes”, rapporte un jeune participant à l’événement. Dans ces échanges, Féris Barkat explique que ces jeunes se mobilisent avec des enjeux écologiques concrets, qui concernent leur vie quotidienne et leurs économies. “Quand on va dans les quartiers, dans les banlieues avec Banlieues Climat, on est sur le terrain. Le but, c’est que ce soit eux qui s’approprient leur destin”.
Un journal mensuel pour sensibiliser les enfants à l’écologie
Des retours positifs
Auprès des participants, ces interventions sont bénéfiques et surtout bienvenues. “C’est une toute première pour moi et, je ne suis pas déçu parce que j’apprends des choses, on est sensibilisé. Ton regard sur la nature, sur le monde change. On devrait plus parler de ça parce que, ça permet de créer des petits débats, de voir la façon de penser de chacun. On n’a pas l’habitude d’être sensibilisé sur les trucs comme ça. C’est que du bon”, raconte Yanis, 17 ans. Pour Nassim, 17 ans également, l’écologique s’apparentait à beaucoup de “bla-bla”. “Pour moi, c’étaient juste des gens qui parlaient et que ça ne changeait jamais. Mais on voit qu’il y a des solutions qui sont possibles et on voit que chaque effort, même qu’il soit minime, peut impacter donc il faut tous qu’on fasse des efforts”. Ces interventions, au-delà de sensibiliser les jeunes, forment ces personnes à elles-mêmes sensibiliser sur l’écologie, comme l’explique Océane, 18 ans. “Maintenant, je sais plus de choses que je ne savais pas forcément avant et je pourrai, moi aussi, sensibiliser des personnes avec qui j’en parle, même avec qui j’en parle pas. Pour Féris, c’est important qu’il prenne de son temps pour nous inculquer un peu ce que lui a pu apprendre”.
Ces jeunes veulent changer les mentalités dans leurs quartiers
Des questions environnementales que Féris Barkat pousse dans l’avenir, en portant une réflexion sur les professions à venir face à ces nouveaux enjeux. “Demain, les questions climatiques vont être inévitables. Il va falloir, dans son métier, dans la transition, quand on entreprend, tout simplement, prendre en compte les questions climatiques. Ceux qui ont les compétences, les outils, les connaissances vont pouvoir accéder à ces métiers-là, tandis que ceux qui ne les ont pas, ceux qui n’ont pas été formés, eh bah ils vont être laissés au bord de la route. Donc c’est aussi un enjeu d’anticipation sur ces questions-là”.
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