Joe Biden demande au Sénat de ne pas voter sur la Cour suprême avant la présidentielle
La volonté du président Donald Trump de remplacer la juge Ruth Bader Ginsburg, décédée vendredi, avant les élections du 3 novembre est “un exercice de pouvoir politique brutal”, a-t-il jugé lors d’une intervention à Philadelphie. “C’est une affaire de pouvoir. Purement et simplement”, a-t-il encore asséné.
“Si le président Trump persiste à donner un nom, le Sénat ne doit pas agir avant que les Américains aient pu choisir leur prochain président et leur prochain Congrès”, a poursuivi l’ancien vice-président de Barack Obama qui fait la course en tête dans les sondages nationaux.
Let me be clear: The voters should pick a President, and that President should select a successor to Justice Ginsburg.
— Joe Biden (@JoeBiden) September 19, 2020
“Soyons clairs: les électeurs doivent choisir un Président et ce Président doit proposer un successeur à la Juge Ginsburg”, avait déjà tweeté Joe Biden le 18 septembre.
Le candidat démocrate a aussi précisé qu’il ne donnerait aucune liste de noms avant l’élection. “Toute personne mise sur une liste dans ces circonstances ferait l’objet d’attaques politiques incessantes, parce qu’elle ne serait pas auditionnée avant 2021 au plus tôt. Cette personne devrait endurer ces attaques pendant des mois sans pouvoir se défendre”, a expliqué Joe Biden.
Sur un ton sévère, Joe Biden a également reproché au chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell d’avoir annoncé “dans l’heure qui suivait l’annonce de la mort” de “RBG” qu’il organiserait un vote pour la remplacer et ancrer solidement la Cour suprême dans le conservatisme.
Le leader républicain avait pourtant refusé d’auditionner un juge nommé à la Cour suprême par le président démocrate Barack Obama en 2016 au motif qu’il s’agissait d’une année électorale “et de nombreux sénateurs républicains étaient d’accord”, a-t-il rappelé.
“Ils ne peuvent pas changer de pied, quatre ans plus tard, juste parce que ça dessert leurs intérêts”, a-t-il estimé.
“Je ne suis pas naïf, je ne m’adresse pas au président Trump” ni à Mitch McConnell mais ”à la poignée de sénateurs républicains”, qui “savent au fond d’eux-mêmes ce qui est bon pour leur pays”, a-t-il encore dit. “Respectez vos obligations constitutionnelles, suivez votre conscience”, leur a lancé Joe Biden.
Selon la Constitution américaine, le président nomme à vie les juges de la Cour suprême et le Sénat est chargé de confirmer son choix. Le parti républicain dispose de 53 élus sur 100, mais deux sénatrices républicaines modérées ont déjà fait savoir qu’elles ne comptaient pas participer à un vote avant l’élection, ce qui complique l’équation pour Donald Trump.
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