La Maison commune de Macron se lance en son absence à la Mutualité
Les nouveaux locataires de la maison commune macroniste fendent la foule, les drapeaux et les caméras pour s’installer aux premiers rangs de la salle, face à la tribune. Tous à leur place, chacun dans son rôle. François Bayrou, le patron du MoDem et premier poids lourd à s’exprimer en cette soirée de lancement, s’attache à décrire, en longueur, les règles de la future colocation entre charte des valeurs et soutien au président de la République – pas encore candidat.
La ministre de l’Ecologie Barbara Pompili récolte, elle, un tonnerre d’applaudissements lorsqu’elle appelle à davantage de parité dans cette nouvelle formation. La ministre de la Transition écologique liste tout ce que son “aile gauche” a obtenu sous le premier quinquennat, quand l’eurodéputée Agir Fabienne Keller insiste sur les dossiers européens et Édouard Philippe joue le chantre du dépassement.
Autant de prises de parole diverses et variées, pour un meeting de presque 2 heures 30 guidé par un fil rouge -ou bleu, selon le code couleur de cette soirée parisienne: Emmanuel Macron.
Le président de la République, architecte en chef de ce nouvel édifice, a beau ne pas être dans la salle, il occupe tous les discours. “Heureusement qu’ils ont agrandi la salle de la Mutualité. Nous aurions dû pousser les murs”, commente, par exemple, Richard Ferrand, sans masquer sa gourmandise au moment de conclure cette soirée réussie pour la majorité présidentielle: “Et ce, alors même qu’à l’heure où nous parlons, nous n’avons pas encore de candidat. On se dit que c’est bien d’être ensemble, de se retrouver, pour être prêt le moment venu.”
Le moment venu? C’est également ce que François Bayrou évoquait quelques minutes plus tôt… refusant, dans un premier temps, de prononcer le nom de l’actuel chef de l’État comme futur candidat de la majorité.
“Pas une seule fois j’ai pensé que je préférerais quelqu’un d’autre à Emmanuel Macron”, finit par lancer le maire de Pau, avant de remercier le président de la République sans qui, ce “rêve” de Maison commune centriste “n’aurait pu exister.” De quoi faire réagir une salle aux réactions souvent discrètes ou silencieuses, entre deux refrains à la gloire du chef de l’État.
“Et un, et deux et cinq ans de plus”
Les quelques 2000 militants présents ce soir à la Mutualité ne font pas mystère de leur préférence ou de leur motivation: peu sont venus pour applaudir les différentes saillies de Stanislas Guérini ou de Fabienne Keller, laquelle ponctue ses ‘petites piques’ à l’opposition par un ‘pas mal hein?’, pour mieux susciter l’adhésion du public.
Non, pour séduire les militants de la Mutualité et les faire se lever, il faut leur parler du président de la République. C’est quand Frank Riester explique être ici pour “assurer la réélection” du chef de l’État, que l’assemblée entonne: “Et un et deux, et cinq ans de plus” ou le plus classique “Macron président”.
Philippe le plus applaudi
A l’applaudimètre, Édouard Philippe ressort grand gagnant de cette soirée. L’ancien Premier ministre, personnalité attendue de ce raout -après avoir entretenu le suspense sur sa participation aux fondations – livre ses impressions et son analyse de la situation, debout, avec trois petits cartons en guise de notes. Pour lui, toujours le même slogan qui veut s’inscrire dans l’avenir: “il est meilleur pour le pays que le président soit réélu.”
Une maxime largement partagée dans la salle. “Nous on vient ici pour soutenir Emmanuel Macron, pour lui montrer que des gens attendent qu’il se présente à nouveau”, nous expliquait Emma, assise au fond de la salle en compagnie de deux de ses amis, la vingtaine, juste avant que le meeting débute, avec l’espoir de voir le chef de l’État faire une apparition surprise. Il n’est pas venu, mais c’est tout comme.
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