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Lui qui s’inspire d’une philosophie décomplexée de la photographie telles que peuvent la pratiquer Bruce Gilden, Vivian Maier, Daido Moriyama ou encore le collectif et éditeur américain Hamburger Eyes, il a su transférer un regard original à un paysage que l’on pensait connaître par coeur. « Avec 1010 Nordzee, l’idée était de montrer et de parler de la côte Belge sous différents aspects et à différentes périodes de l’année, explique Mathieu. Et comme ça fait plusieurs années que je photographie le Carnaval Sauvage de Bruxelles et que j’ai un certain attrait pour tout ce qui touche aux masques, j’ai aussi eu envie d’aller photographier le carnaval de Blankenberge. »
Pour Mathieu, la pratique de la photo le sort d’un rapport au temps différent qu’il a lorsqu’il fait de la gravure. « La gravure c’est un procédé très lent, qui demande beaucoup de patience et parfois de précision, détaille le photographe. Parfois je travaille plus d’un mois sur la même image. En photo, la spontanéité et l’instinct font complètement partie de mon processus. »
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Il y a comme quelque chose d’envoûtant et à la fois très dérangeant dans cette vision de la côte. Entre la photo sortie d’une session d’exorcisme et la cover d’un album de doom ostendais, le noir et blanc permet réellement de faire ressortir un sentiment différent, une appréciation alternative du littoral, à la bonne heure.
« Comme je suis pas du tout un technicien de la photo et que j’aime pouvoir dégainer rapidement, je travaille toujours avec des petits point and shoot qui tiennent dans ma poche », poursuit Mathieu, qui a utilisé des Olympus MJU 1, Zoom115 et XA2 pour cette série.
Toutes les photos sont extraites d’une grosse session de travail pour le projet collectif 1010. Ce projet est né d’une envie commune de rassembler différent·es photographes pour créer une série collective sur le quartier de la gare du Midi à Bruxelles. Le concept était donc de se retrouver à 10 photographes pour créer 100 images, mélangées et non nominatives pour donner la priorité à la série globale, le tout dans un lieu délimité et une durée déterminée. Le premier volet a fait l’objet d’une exposition à même la rue dans le quartier et la publication d’un livre.
Au final, le projet était si excitant qu’iels ont décidé de prolonger l’aventure et d’en faire une trilogie sur la Belgique. « Après Bruxelles, on s’est tourné·es vers la côte Belge et les Ardennes. Sur la totalité des photos que j’ai faites, 10 ont servi dans la série 1010 NOORDZEE, et ce qui est dans cet article est une sélection parmi la globalité des images prises tout au long de l’élaboration du projet. »
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