L’affaire Peng Shuai « n’intéresse pas » l’ambassadeur de Chine en France
Celui-ci a inévitablement été interrogé sur la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, dont on ne sait pas si elle est aujourd’hui libre de ses mouvements en Chine.
L’échange avec Thomas Sotto (à écouter plus bas en vidéo) a semblé particulièrement déstabilisant pour l’ambassadeur, visiblement agacé de l’insistance du journaliste sur ce sujet.
“Comment elle va? Est-ce que vous pouvez nous donner de ses nouvelles?”, lui demande Thomas Sotto. “Je n’ai pas de nouvelles d’elle”, répond sèchement Lu Shaye.
“Mais est-ce qu’il faut s’inquiéter pour elle?”, continue le journaliste. “Pourquoi?”, demande l’ambassadeur. “Eh bien, est-ce qu’elle est libre de ses mouvements?”, insiste Thomas Sotto. “Je pense que le gouvernement chinois a déjà fait la clarification sur elle”, répond alors l’officiel chinois.
L’échange continue, plutôt sec:
– “Elle est libre de ses mouvements ou pas?”
– “Je n’ai pas suivi cette affaire-là.”
– “Si elle veut participer à un tournoi de tennis en France, elle peut venir? Si on l’invite à Roland-Garros, elle peut venir?”
– “Je ne sais pas s’ils vont l’inviter.”
– “Si on l’invite, elle viendra?”
– “Je ne sais pas. Je ne suis pas des autorités compétentes de la Chine.”
– “Vous savez que c’est quand même un sujet qui inquiète beaucoup de gens, de savoir ce qu’est devenue cette jeune femme…”
– “Mais peut-être ça vous intéresse, mais ça ne m’intéresse pas”.
Peng Shuai avait accusé début novembre un ancien dirigeant chinois de l’avoir contrainte à un rapport sexuel lors d’une relation qui a duré plusieurs années. Après ces propos tenus sur le réseaux sociaux vite effacés de l’internet chinois, la joueuse, ancienne N.1 mondiale en double, avait ensuite disparu, suscitant l’inquiétude du monde du tennis et du sport, jusqu’à ce qu’elle s’entretienne en visioconférence avec Thomas Bach.
Elle est apparue depuis sur des vidéos la montrant en train d’assister à des événements sportifs, sans dissiper les craintes sur sa pleine liberté de mouvement.
Ce jeudi, le Comité international olympique (CIO) a annoncé qu’il “soutiendra” la joueuse si elle devait réclamer l’ouverture d’une enquête sur les accusations de rapport sexuel forcé qu’elle a formulées.
À voir également sur Le HuffPost: Peng Shuai réapparaît lors d’un tournoi de tennis en Chine
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