Le couple hétérosexuel « déconstruit »? On en est loin, selon cette étude
Selon l’enquête, réalisée auprès de 2000 personnes âgées de 18 ans et plus, 7 femmes hétérosexuelles sur 10 expriment leur souhait d’être en relation avec un homme déconstruit. De leur côté, les hommes dans leur grande majorité aspirent à “être déconstruits” et 54% d’entre eux se considèrent déjà comme tels. Les femmes sont elles un peu plus de six sur dix (61%) à trouver que leur conjoint actuel est “déconstruit”.
Pour effectuer ce sondage, voici la définition retenue de la “déconstruction” par l’Ifop: “processus de réflexion et de prise de recul vis-à-vis de son schéma d’éducation, permettant de s’affranchir des normes qui régissent les relations entre hommes et femmes, sous le prisme de la domination masculine.”
Injonctions corporelles
Mais les injonctions corporelles pesant sur le corps des femmes restent très fortes dans l’imaginaire masculin, en particulier chez les jeunes hommes. 45% d’entre eux refuse raient par exemple d’avoir des rapports sexuels avec une femme avec des poils sur les jambes, 47% pour les aisselles, 40% avec un pubis à l’état naturel – et jusqu’à 44% des jeunes hommes.
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Le fait de bronzer seins nus constitue également un élément de rejet pour 38% des jeunes hommes, lorsque cela concerne 26% de la population masculine. Le sexisme est encore bien présent.
Décolleté et jupe trop courte
Ainsi, un tiers d’entre eux déclare qu’il ne pourrait pas être en couple avec une femme en surpoids (33%). Pour 31% d’entre eux, sortir avec une femme sensiblement plus grande en taille n’est tout simplement “pas envisageable”.
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Plus d’un quart n’accepte pas de sa partenaire qu’elle sorte le soir avec un décolleté trop plongeant (26%) ou une jupe trop courte (27%) si elle n’est pas avec lui. Un tiers d’entre eux (35%) déclare ne pas pouvoir accepter de leur partenaire qu’elle sorte faire la fête sans eux.
Charge mentale de la contraception
Alors que la prise par les femmes de la pilule contraceptive et de tous ses effets secondaires est acquis dans l’opinion, le recours à des formes masculines de contraception est loin d’être normalisé: 32% des hommes refusent d’avoir recours à des contraceptifs tels que la pilule masculine ou le slip chauffant.
Côté vie sexuelle, le recours à des pratiques inversant les rôles genrés de pénétrant/pénétré ne semble pas effleurer l’esprit de beaucoup d’hommes interrogés. Plus de trois quarts d’entre eux (76%) refusent d’expérimenter le plaisir prostatique avec leur partenaire féminine.
Pour la majorité des hommes, leur corps reste un domaine impénétrable, pratique essentiellement associée au corps féminin et aux couples homosexuels. De quoi relativiser la perception de la “déconstruction” que ces hommes ont d’eux-mêmes.
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