POLITIQUE – “No more bla bla bla.” Le candidat écologiste à la présidentielleYannick Jadot a présenté, ce samedi 29 janvier, lors d’un meeting à Lyon, son programme pour instaurer une “République écologique” qui en finirait avec l’inaction climatique, empruntant au passage la formule de la militante Greta Thunberg.

Au H7, lieu dédié à entrepreneuriat numérique lyonnais, devant 300 personnes, certaines assises sur des cartons, d’autres debout, l’eurodéputé a d’abord présenté son nouveau slogan, “Changeons!”

Un mot qu’il a rapidement décliné en un autre, plus offensif, appelant, comme vous pouvez le voir ci-dessous, à “dégager” les responsables politiques en place. “Changeons, c’est l’appel de la jeunesse à celles et ceux qui détruisent leur avenir. Changeons mes amis, ce n’est pas seulement un slogan, c’est une alerte (…) Changeons, ça veut dire dégageons les climato-sceptiques, les climato-cyniques des ministères”, a-t-il ainsi lancé aux militants et élus rassemblés autour de lui.

Celui qui est crédité d’entre 5 et 7% dans les sondages, au sein d’une gauche éclatée, a présenté plusieurs de ses 120 propositions, mettant sans surprise, l’accent sur la transition écologique. Il veut investir “10 milliards d’euros par an dans la rénovation thermique des logements et des bâtiments publics”.

Transports, énergie, social: le plan de Jadot

Pour les transports, “nous investirons massivement dans le ferroviaire, à hauteur de quatre milliards d’euros par an”, a dit le candidat, qui veut plus d’une dizaine de nouvelle ligne pour le train de nuit, un marqueur fort chez les écolos. Il compte également “interdire la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile en 2030, c’est clair, c’est net!” A la place, il veut un “plan de relocalisation de la production de véhicules électriques” “Je sais ce qu’est la dépendance à la voiture”, a même assuré le natif de l’Aisne, comme une réponse à ceux qui accusent les écolos d’être déconnectés de la réalité.

“Nous augmenterons de 500 millions d’euros par an le fonds vélo. Chaque jeune se verra prêter un vélo s’il le souhaite, un vélo réparé ou de production française”, a-t-il ajouté.

Sur le nucléaire, l’écologiste a revendiqué son réalisme: “A mesure que nous déploierons les énergies renouvelables, que les programmes d’économie d’énergie feront leur effet, nous fermerons les réacteurs les plus vieux”, a-t-il dit. Un programme à rebours de celui d’Emmanuel Macron et de la droite qui veulent tous investir dans le nucléaire, à l’instar de la candidate LR Valérie Pécresse, qui était, pour sa part, à la centrale nucléaire du Bugey samedi.

L’ISF climatique comme source de financement

Yannick Jadot a aussi insisté sur son volet social. “L’écologie c’est le jardinage, et la justice sociale!”, a scandé le candidat, citant “la construction de 700.000 logements sociaux sur le quinquennat”, un “revenu citoyen” à 920 euros “accessible dès 18 ans”, le relèvement du Smic à 1500 euros nets d’ici 2027.

Le candidat écolo, qui promet d’être “le président de l’écologie et du pouvoir de vivre”, a également attaqué la “doxa libérale de l’austérité”. Lui veut embaucher “200.000 personnes dans les services publics”, une annonce vivement saluée par les militants: “aux 10.000 recrutements de policiers prévus, nous ajouterons 100.000 infirmières, 3000 magistrats, 8000 agents de tribunaux, 65.000 enseignants scolaires et 8000 à 10.000 enseignants universitaires”.

Et pour financer tout cela? Yannick  souhaite notamment créer davantage de tranches d’impôt sur le revenu et un “impôt climatique sur la fortune qui taxera les patrimoines supérieurs à 2 millions”, impôt qui selon lui “rapportera 15 milliards d’euros”.

À voir également sur Le HuffPost: “Don’t look up”, Ouïgours, réfugiés : le réquisitoire fort de Jadot devant Macron

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