Le soldat français Maxime Blasco tué au combat au Mali
Le caporal-chef Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère), est mort au combat “contre un groupe armé terroriste”. Il avait reçu en juin la médaille militaire “pour la valeur exceptionnelle de ses services”, précise l’Élysée dans un communiqué.
Profonde tristesse à l’annonce de la mort au combat du CCH Maxime BLASCO ce matin au Mali. Toutes mes pensées vont vers sa famille, ses proches et ses camarades du #7BCA.
L’ensemble de l’@armeedeterre salue l’engagement de ce soldat d’exception décoré de la Médaille militaire. pic.twitter.com/671slBANV0— Chef d’état-major de l’armée de Terre (@CEMAT_FR) September 24, 2021
#Soutien ⚫️ Nous nous associons à la peine de la famille, des proches et des frères d’armes du caporal-chef Maxime BLASCO, décédé lors d’une action de combat contre un groupe terroriste au #Mali.
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) September 24, 2021
“Des éléments d’un groupe armé terroriste ont été détectés par un drone Reaper tôt dans la matinée, dans la forêt de N’Daki. Une patrouille de deux hélicoptères d’attaque a été rapidement engagée pour les neutraliser”, a poursuivi l’état-major.
Un groupe de commandos a ensuite été déployé au sol. Il “a été pris à partie à courte distance par d’autres éléments du groupe armé terroriste. Au cours de cette action, le caporal-chef Maxime Blasco a été touché par un tireur embusqué”. Il a rapidement succombé à ses blessures, selon le communiqué de l’armée. Le tireur a été “neutralisé” a précisé Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées sur Franceinfo.
Réorganisation de la présence militaire française
Paris avait revendiqué la “neutralisation” en août au Mali du chef du groupe jihadiste État islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, une opération qualifiée de “succès majeur” pour la France.
Sur décision d’Emmanuel Macron, la France a entrepris de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en réduisant le nombre de troupes dans la région d’ici 2023, à 2.500-3.000 hommes contre plus de 5.000 aujourd’hui. Un défi logistique qui exige une coordination étroite avec Bamako.
Mais cette réorganisation intervient précisément dans un contexte tendu entre Paris et la junte malienne, qui envisage de conclure un contrat avec la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner, décrite comme proche du pouvoir russe. Un déploiement de ces mercenaires serait “incompatible” avec le maintien au Mali des troupes françaises, a averti le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
Parallèlement, l’exécutif français a engagé un important crédit politique pour convaincre plusieurs pays européens de s’engager au Mali au côté de la France. Un départ précipité des forces internationales rappellerait inévitablement le chaotique retrait américain d’Afghanistan et sonnerait comme un aveu d’échec, au moment où la France se prépare à voter l’an prochain pour choisir son futur président.
52 soldats tués au Sahel depuis 2013
L’armée française n’avait pas déploré de victimes au Mali depuis le 2 janvier dernier, lorsque deux soldats dont une femme, tous deux du 2e régiment de hussards de Haguenau (Bas-Rhin, est), avaient été tués par un “engin explosif improvisé”. Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse, est) avaient été victimes eux aussi d’une bombe artisanale.
Ces deux attaques avaient été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.
L’armée a tenu à rendre un hommage très appuyé au caporal-chef Blasco. En 2019, il avait sauvé la vie à deux de ses camarades après le crash de leur hélicoptère Gazelle. Grièvement blessé, notamment avec de multiples fractures vertébrales, il avait réussi à les extraire sur une cinquantaine de mètre avant de les installer “de façon un peu artisanale sur les patins” d’un hélicoptère Tigre pour les extraire de la zone de combat, a rappelé lors d’un point-presse le Colonel Pascal Ianni, porte-parole des armées françaises. Un acte de bravoure remarquable.
Le CCH Maxime BLASCO s’était illustré de nombreuses fois pour ses actions héroïques en opération dès 2017 au Mali en tant que tireur d’élite durant l’assaut d’une cache terroriste puis lors de l’infiltration d’une base de fabrication d’IED. https://t.co/V5go0HYwflpic.twitter.com/NM0K7al2xG
— Armée de Terre (@armeedeterre) September 24, 2021
“Il était titulaire de quatre citations et en était à son quatrième engagement dans Barkhane en trois ans. C’était quelqu’un qui avait un parcours opérationnel exceptionnel.”
La ministre des Armées Florence Parly s’est pour sa part inclinée “avec un profond respect devant la mémoire de ce chasseur alpin aguerri”, dans un communiqué. “Soldat d’élite au parcours admirable, il a été décoré à trois reprises de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze (…). Il a reçu la croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil”.
Le caporal-chef Maxime Blasco est mort pour la France lors d’une action de combat contre un groupe terroriste au Mali. Je m’incline devant son courage, son engagement profond au service de notre pays. Mes condoléances à sa famille, à ses frères d’armes, à nos armées endeuillées.
— Florence Parly (@florence_parly) September 24, 2021
Son décès porte à 52 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane.
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