Les chiffres et cartes du Covid-19 en France au 23 février 2022
Même si la cinquième vague de coronavirus continue de s’effondrer, la vaccination des enfants reste une priorité du gouvernement. D’autant plus que depuis lundi 21 février, les écoliers de retour de vacances d’hiver ont fait tomber le masque dans la cour de récréation. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, espère maintenant la fin du masque en classe “avant les vacances d’été”.
Pour atteindre cet objectif et pouvoir lever l’ensemble des restrictions sanitaires, le gouvernement scrute notamment deux indicateurs: le taux d’incidence et le nombre de personnes en réanimation. Le taux d’incidence diminue toujours aussi vite, moins 40% en une semaine, mais moins vite qu’il y a quelques jours.
Pour bien suivre l’évolution de ces indicateurs, mais aussi tous les chiffres liés au Covid-19, Le HuffPost, vous propose de regarder les derniers chiffres du Covid, mais surtout leur évolution en cartes et en courbes. Un point important à bien avoir en tête avant de poursuivre votre lecture: les données sont toujours publiées dans la soirée. Ainsi, les chiffres à jour ce mercredi 23 février sont ceux publiés la veille, mardi 22 février.
Il faut également savoir que ce ne sont pas les chiffres du jour, mais ceux à J-1 pour le nombre d’hospitalisations et le nombre de nouveaux cas confirmés. Pour l’incidence et le taux de positivité, ce sont les chiffres du dépistage à J-3 (à la date de réalisation du test) qui sont utilisés.
Suivi de l’incidence et des réanimations
Le nombre de cas, et donc le taux d’incidence, chute drastiquement depuis plus d’un mois. Jeudi 17 février, la Direction générale de la Santé a recensé 97.382 cas positifs, contre 142.253 une semaine plus tôt.
Si l’on regarde la moyenne sur une semaine (la courbe bleue), on voit que la baisse est toujours forte, avec 74.836 cas recensés contre près de 337.000 dimanche 30 janvier.
Les chiffres à J-1 sont pratiques pour suivre au plus près l’évolution de l’épidémie, mais sont susceptibles de varier d’une semaine à l’autre en fonction de la rapidité de remontée des résultats. Pour bien s’assurer des tendances, il est préférable de regarder les données publiées par Santé Publique France, qui montrent le nombre de cas à la date du dépistage, avec un retard de trois jours.
C’est notamment à partir de ces données qu’il faut regarder l’évolution du taux d’incidence. On voit que celui-ci baisse drastiquement depuis le 24 janvier.
Depuis quelques semaines, il n’y a pas que le nombre de cas qui diminue: tous les indicateurs suivent le même chemin.
Signification des différents indicateurs
- Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
- Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses. Pour autant, cette dynamique est rendue difficile à lire depuis la généralisation des autotests, non-comptabilisés.
- Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
- Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
- Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
- R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.
Un élément non présent sur ce graphique, c’est le nombre de patients Covid en réanimation. Le graphique ci-dessous permet justement de voir où nous en sommes par rapport aux chiffres évoqués par Olivier Véran.
Comme on peut le voir, le nombre de personnes en réanimation ou en soins critiques baisse depuis le 12 janvier, avant même l’incidence. La raison? Le fait qu’Omicron provoque moins de formes graves, à la fois car il est moins virulent, mais aussi car il infecte plus de personnes vaccinées, mais mieux protégées contre les formes graves.
Depuis début février, la baisse en réanimation s’est accélérée, suivant la chute drastique de l’incidence.
Il est important de préciser que pour les réanimations, mais surtout pour les hospitalisations conventionnelles, une part non négligeable de patients sont hospitalisés pour une autre pathologie, mais sont positifs au Covid-19, comme on peut le voir ci-dessous.
Avant le mois de janvier, la part de ces personnes hospitalisées avec Covid était faible, mais comme on le voit, elle a explosé avec la vague Omicron. Attention, le fait de ne pas être hospitalisé pour Covid ne veut pas dire que la maladie ne peut pas aggraver la situation du malade.
L’évolution des chiffres en une semaine
Si tous ces chiffres vont dans le bon sens, il est important de regarder la vitesse de croissance ou de décroissance des cas et des indicateurs hospitaliers. Pour cela, il est intéressant de regarder l’évolution sur une semaine, en pourcentage, de ces chiffres:
L’incidence continue sa nette décrue constatée depuis la fin janvier. Comme précisé par Olivier Véran, elle est presque divisée par deux chaque semaine (environ 40% depuis début février).
Le nombre de personnes hospitalisées, suivi des lits de réanimation occupés, ont elles aisso entamé une décrue prononcée (environ 10% sur une semaine).
Toutes les barres pointant vers le bas, on peut dire que le pic de la 5e vague est véritablement atteint (à condition que cette baisse dure).
Carte du taux d’incidence par départements
Si l’on regarde l’évolution de l’épidémie de manière plus locale, on voit que tous les départements métropolitains sont à la baisse. Dans tous les territoires, la baisse est comprise entre 30% et 50%.
Il faut rappeler qu’en France métropolitaine, tous les départements se trouvaient jusqu’ici à des niveaux inédits d’incidence. Mais c’est désormais du passé puisque plusieurs départements sont repassés sous la barre des 1000 (la moyenne nationale est inférieure à 1400). Certains départements, notamment en Île-de-France, approchent même désormais les 500 cas pour 100.000 habitants.
Le graphique ci-dessous permet d’analyser plus en détail la situation dans votre département (y compris dans les départements et régions d’outre-mer). On y remarque par exemple que dans les départements d’Île-de-France, touchés plus tôt par Omicron, l’incidence a explosé plus vite, mais a amorcé sa décrue avant les autres.
La carte du taux d’occupation en réanimation
Du côté des indicateurs hospitaliers aussi la baisse se perçoit dans tous quasiment toutes les régions. En Paca, le taux d’occupation en réanimation est de 68%. A l’autre bout de la France, en Bretagne, il est inférieur à 50% en Normandie, Pays-de-la-Loire et dans le Grand Est.
Une campagne de rappel vaccinal qui se poursuit
Si le vaccin n’est pas suffisant à lui seul, Omicron nous l’a démontré, il est notre meilleure arme pour réduire le risque de forme grave du Covid-19.
Aujourd’hui, 79% de la population est doublement vaccinée (et 57% triplement), comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, avec des disparités entre les classes d’âge. Les enfants sont par exemple très, très, très peu vaccinés contrairement aux 70-80 ans qui sont 99% à avoir reçu une dose.
Des vaccins toujours efficaces face au Covid-19
L’efficacité des vaccins et de la troisième dose se voient facilement si l’on analyse le nombre de personnes vaccinées ou non-vaccinées positives, hospitalisées ou en réanimation.
Il faut par contre faire attention: plus de 91% des adultes sont vaccinés. Il est donc logique qu’il y ait beaucoup de personnes vaccinées dans les hôpitaux. Mais si l’on compare à effectif égal (combien d’hospitalisés pour un million de vaccinés, versus combien d’hospitalisés pour un million de non-vaccinés), on voit bien que le vaccin est très efficace.
La preuve avec les graphiques ci-dessous. On y voit également que le rappel augmente encore plus l’efficacité du vaccin.
Le premier graphique montre comment Omicron a changé la donne en termes d’infections. Certes, le risque d’être infecté est réduit pour les vaccinés, mais pas tant que cela. Ce graphique montre également à quel point la dose de rappel a été utile.
Les deux graphiques suivants, sur les indicateurs hospitaliers, montrent de leur côté comme le vaccin protège des formes graves, même face à Omicron.
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