Et si les révoltes urbaines étaient éminemment politiques ? Et si les auteurs de violence et d’incivilités que les médias dépeignent comme des voyous n’étaient au bout du compte que des acteurs politiques en action ? C’est ce que suggère le sociologue et Maître de conférence Eric Marlière dans son ouvrage “ Les quartiers (im)populaires ne sont pas des déserts politiques “ qui remet la question politique dans les quartiers au cœur de l’analyse. Pour l’auteur, l’appréhension de la politisation des quartiers populaires par le bas est essentielle pour comprendre les tensions et les conflits qui cristallisent une partie de notre société.
Et au Media on aime comprendre et prendre le temps de l’analyse loin du tourbillon politico-médiatique qui réduit ces révoltes à des émeutes et des scènes d’une extrême violence alimentées par les jeux vidéos et favorisées par des parents dépourvues d’autorité. Peut-on attribuer un sens politique à des revoltes qui se situent en dehors du cadre conventionnel ? Si oui, en quoi la violence à laquelle prennent part les jeunes des quartiers populaires est-elle politique ? N’y-a-t-il pas d’alternative pacifique ? Si les révoltes urbaines constituent une contestation politique, doit-on comprendre qu’elles finiront par devenir un mode opératoire légitime des mouvements populaires juvéniles avec lequel les autorités devront composer ? Eric Marlière est avec nous pour y répondre, c’est l’heure de l’entretien d’actu.