Les « marcheurs » de l’hôpital
Métiers oubliés de l’hôpital : agents de liaison, agents de salubrité et transporteurs
Brut a rencontré Christiane, Thibault et Florian, qui nous expliquent leur métier, indispensable au bon fonctionnement de l’hôpital.
Christiane est agente de liaison. Au quotidien, elle vient chercher les bilans médicaux et les dépose en laboratoire. Florian est agent de salubrité. C’est lui qui s’occupe des déchets infectieux, hautement dangereux. Thibault, enfin, est transporteur. À l’hôpital, il amène les équipements indispensables aux soignants : blouses, charlottes… Sans eux, aucun établissement ne pourrait fonctionner correctement. Pour Brut, ils racontent leur métier.
Christiane Shakespeare, agente de liaison
« Je suis agente de liaison, je dois récupérer les bilans. Les bilans, c’est tout ce qui est prise de sang, qu’on emmène au labo et puis je vais en pharmacie aussi, récupérer des médicaments qui sont contenus au frigo », résume Christiane. Son métier, elle le fait pour le patient avant tout : plus vite elle récupèrera le bilan, plus vite le patient aura les résultats.
Après avoir récupéré les bilans à l’hôpital, Christiane les amène au laboratoire, où elle « dispatche les différents examens », puis se rend à la pharmacie pour ramener ma pochette. Depuis la crise du Covid-19, l’agente de liaison constate une plus grande reconnaissance de la part des Français. « Maintenant, on nous prend plus en compassion. On a l’impression d’être plus soutenus. Alors qu’au quotidien, tous les jours, on fait la même chose », note-t-elle.
Christiane espère que cette reconnaissance perdurera au-delà de l’épidémie de Covid-19. « Les patients se rendent compte du métier qu’on fait. Peut-être que maintenant, il y aura moins de bobologie. Peut-être aussi qu’on sera plus valorisés dans la mesure où les gens se diront : “Heureusement qu’ils sont là pour nettoyer, pour nous emmener nos bilans, etc.” »
Florian Biron, agent de salubrité
Sans Florian, l’environnement de l’hôpital serait hautement pathogène. Et pour cause : c’est lui qui se débarrasse des déchets infectieux. Surtout en cette période. « Avec le Covid-19, ce qui a changé, c’est la production de déchets. On était à 10 tonnes au mois de mars, au mois d’avril, on est à quasiment 20 tonnes. »
« Avant, les déchets infectieux pouvaient rester 48 heures dans les poubelles jaunes. Aujourd’hui, on les change tous les jours pour éviter la surfinfection », ajoute l’agent de salubrité. Après avoir vidé les poubelles, Florian les désinfecte pour éviter que les soignants et les patients attrapent le virus.
Florian admet être un peu plus anxieux que d’ordinaire en cette période d’épidémie. « Il y a quand même un petit stress. Mais comme on est tous les jours en contact des déchets infectieux, on prend quand même l’habitude », relativise le jeune homme. Un stress partagé par sa famille et ses proches. « Ma grand-mère m’appelle quasiment tous les deux jours, histoire de savoir si je ne suis pas malade, si tout va bien, si j’ai de quoi me protéger. »
Thibault Celestin, transporteur
Les charlottes, les blouses, les tabliers de protection ou les masques FFP2, c’est Thibault qui les achemine vers les soignants. « Si on ne leur livrait pas tout le matériel, il faudrait qu’ils descendent, et ils seraient moins auprès des patients pour sauver des vies. » Thibault laisse matériel dans des postes accessibles aux soignants ou dans les bureaux des cadres, fermés à clé.
Depuis le début de l’épidémie, le métier de Thibault est encore plus difficile que d’habitude. Dès que les soignants rentrent dans la chambre d’un patient Covid-19, ils doivent changer la blouse pour éviter toute contamination. Ils doivent également jeter leur masque une fois qu’ils l’ont enlevé, et ils mettent plus de gants.
« On le voit aux infos mais quand on le voit en vrai, qu’on sait qu’il y a tant de personnes qui arrivent, qu’on voit les services se remplir de Covid-19, c’est compliqué. Moi, ça ne m’a pas spécialement stressé, mais c’est plus pour mes proches, ou quoi. De l’attraper à l’hôpital et le ramener à la maison… », confie Thibault.
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