Loïk Le Priol, principal suspect de la mort de Federico Martin Aramburu, a un lourd passé
Loïk Le Priol a déjà fait parler de lui pour son appartenance à la mouvance identitaire et pour des faits de violence. Il doit ainsi comparaître en juin pour des “violences aggravées” commises contre un membre du Gud, le Groupe union défense, organisation étudiante d’extrême droite dissoute en 2017 dont il faisait lui aussi partie.
Comme l’ont notamment raconté Mediapart et Streetpress, en octobre 2015, Loïk Le Priol et quatre autres militants avaient passé à tabac l’ancien chef du mouvement. Une scène d’une violence terrible, entre coups, insultes et menaces de mort à l’aide d’un couteau, que le suspect de l’assassinat d’Aramburu avait filmée avec son téléphone.
Pour cette affaire, Loïk Le Priol a été radié de l’armée, rapporte Le Point, quand Libération précise qu’il n’avait normalement pas le droit de paraître à Paris, ni de rencontrer l’autre militant d’extrême droite recherché pour le meurtre de l’ancien rugbyman.
Au départ, le jeune homme avait pourtant suivi un parcours remarquable, débuté à l’École des mousses de la Marine nationale, à Brest, puis appartenant au commando Montfort, une unité d’élite au sein de laquelle il a été déployé à plusieurs reprises à l’étranger.
“Babtou solide” et accointances connues
Un cursus militaire qui lui a causé un syndrome de stress post-traumatique sévère, et au cours duquel il a été à plusieurs fois sanctionné par sa hiérarchie. Sont notamment évoqués dans la presse un alcoolisme certain et une indiscipline problématique. D’après Marianne, il aurait notamment été au cœur d’une affaire de violence contre une prostituée à Djibouti, dossier finalement clos après un arrangement financier.
Toujours selon les informations de l’hebdomadaire, Loïk Le Priol avait alors déjà des mentions à son casier judiciaire. Il avait été condamné à 19 ans pour des violences, puis à nouveau quatre ans plus tard pour des violences en réunion et conduite en état d’ivresse, des faits pour lesquels il avait écopé de quatre mois de réclusion avec sursis. “Le Priol était connu comme étant particulièrement incontrôlable, y compris avec ses propres camarades”, résume à l’Agence France presse le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus.
C’est après son rapatriement à Paris en 2015 pour motif médical, que Loïk Le Priol a commencé à se faire un nom au sein de la jeunesse d’extrême droite. Le lancement de sa marque de vêtements “Babtou solide certifié”, portée par de nombreuses figures de la fachosphère -de l’ancien général nationaliste Christian Piquemal au masculiniste Julien Rochedy-, avait notamment fait parler en 2016.
Mais depuis les coups de feu tirés dans le dos de Federico Martin Aramburu, plusieurs de ces accointances extrémistes ont pris leurs distances avec Loïk Le Priol. À l’image de ce même Julien Rochedy, qui s’est longuement défendu sur Twitter de maintenir un contact régulier avec l’ancien Gudard, qui était officiellement installé dans le sud de la France où il était à la tête d’une entreprise d’huile d’olive et de produits de bien-être.
Je suis donc obligé de mettre les choses au clair sur une situation qui n’aurait mérité que mon silence attristé et la retenue qu’exige des condoléances. Oui, j’assume, Le Priol était un copain, on ne se voyait presque plus mais nous avions traîné parfois ensemble vers 2012-2014.
— Julien Rochedy (@JRochedy) March 22, 2022
Nous nous étions déjà éloignés suite à l’affaire E. Klein. On s’était croisé un soir de 2016 à St Germain, il m’avait demandé de porter son tee-shirt Babtou Solide pour lui faire de la pub, j’avais accepté, éméché et goguenard, et depuis cette photo ridicule me suit.
— Julien Rochedy (@JRochedy) March 22, 2022
“Il avait toujours été fêlé, il était suivi par un psy mais la dernière fois que je l’ai croisé à Paris, il avait une copine, des projets, semblait apaisé”, écrit notamment l’ancien porte-parole du Front national de la Jeunesse. Et d’ajouter: “Je veux juste qu’il se rende au plus vite et que la justice fasse son travail.”
La cavale de Loïk Le Priol a pris fin la nuit dernière en Hongrie, près de la frontière avec l’Ukraine.
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