Lorsque j’ai appris mon cancer, il était hors de question que je m’apitoie sur mon sort – BLOG
À chaque rendez-vous de radiothérapie, j’ai dû demander des horaires adaptés à mon travail, quitte à refuser la séance plutôt qu’être en arrêt.
Mes filles de 3 et 10 ans, voyant que je travaillais, pensaient que j’allais bien. Je ne leur ai rien dit à l’époque.
J’ai traversé cette période avec la rage de m’en sortir.
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En 2013 j’ai respectivement: quitté le domicile conjugal avec mes filles sous le bras en janvier, perdu mon emploi en février et commencé un nouveau en mars, découvert ma tumeur en avril qui a été diagnostiquée seulement en juin, ai été opérée d’une tumorectomie en juillet et reçu des séances de radiothérapie en septembre.
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Tenir par fierté et peur
J’ai aussi caché à l’ensemble de ma famille ma maladie car mes parents fêtaient leurs 50 ans de mariage et je savais qu’ils auraient annulé cette fête qu’ils préparaient depuis1 an. Je leur ai annoncé après.
«Cela me rendait folle d’être emprisonnée dans ce cancer qui envahissait tous les côtés de ma vie»
Pendant 4 mois, les 4 premiers, j’ai porté mon calvaire seule. Et j’ai travaillé le lendemain de la chirurgie; je me rappelle avoir surpris les soignants au bloc opératoire quand j’ai dit que je n’avais pas pris tout le traitement pour me détendre car je voulais rentrer chez moi après l’opération étant donné que la personne qui s’occupait de mes filles après l’école finissait son service à 20h.
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Ce fût dur car en même temps, à chaque décision je me demandais si je faisais bien de n’écouter que ma combativité. Moi qui ne supporte pas les entraves, j’ai dû suivre un protocole médical strict qui m’a valu quelques coup de colère à l’hôpital quand par exemple les horaires ou les rendez-vous n’étaient pas respectés alors que j’avais un emploi du temps serré.
La prison du cancer
Malgré tout, j’ai emmené mes filles voir les marchés de Noël à Strasbourg pour que la fin de l’année soit un peu plus fun. Pendant 3 ans ensuite, j’ai dû chaque jour prouver que j’étais toujours compétente tout en étant pas toujours assurée de pouvoir finir ma journée sans encombre car souvent handicapée par la douleur et les pertes subites de force.
L’indépendance et l’autonomie sont mes béquilles
J’ai depuis monté mon entreprise et acheté une maison.
La lutte tient depuis un rôle prégnant dans ma vie et je m’attache à transmettre ma pugnacité à mes filles.
Voilà mon histoire.
Je suis malade mais pas patiente.
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