Luc Ferry « n’arrive pas à vivre » avec plus de 3000 euros de retraite par mois
“Ma retraite de ministre? Il n’y a rien du tout. Non seulement je n’ai pas de retraite de ministre, mais je cotise moi-même. J’ai ma retraite de prof d’université: 3000 euros, et j’ai mes droits d’auteur. Je dois avoir aussi une retraite du Conseil économique et social, qui doit être de 800 euros”, assure-t-il en plateau.
L’essayiste ajoute: “Il me faut plus que ça. J’ai des filles qui sont encore jeunes, qui ont 20 et 21 ans. Mais avec 3000 euros je n’arrive évidemment pas à vivre. Mes filles sont dans des écoles extrêmement chères. J’ai emprunté 200.000 euros pour les études de mes filles.”
“C’est énorme”, réagit alors l’animateur, Jordan de Luxe. Le présentateur, n’est pas le seul à être surpris. Sur les réseaux sociaux, c’est la stupéfaction. La journaliste d’Arrêt sur images Nassira El Moaddem parle “d’indécence”, soulignant que le montant de la retraite de Luc Ferry s’élève en fait à 4000 euros.
Le professeur d’Histoire Benjamin Amar appuie ces propos, rappelant qu’en France “la retraite moyenne pour une femme est de 850 euros”. C’est plus de quatre fois moins que ce que perçoit l’homme politique.
Comme l’indique également l’enseignant, Luc Ferry fait partie de ceux qui ont défendu la réforme des retraites du 9 novembre 2010 impulsée par l’ancien ministre du Travail Éric Woerth, dont l’une des principales mesures a été de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
“S’apitoyer sur son sort tout en étant insensible à celui des autres, tellement typique de certaines élites hors sol”, commente le député PS Olivier Faure.
Le député LFI Bastien Lachaud précise à son tour que Luc Ferry est, lui, bien parti à la retraite à 60 ans. “Ainsi sont les dominants. Ils mènent la belle vie mais exigent que les autres ‘fassent des efforts’. Écœurant”, commente-t-il, rappelant que le retraité est par ailleurs contre une augmentation du SMIC.
Ce n’est pas la première fois que Luc Ferry fait polémique sur ce sujet. En 2016 déjà, il aurait fait valoir ses droits à la retraite de l’université Paris-Diderot, comme le souligne Pierre Haski dans un édito pour Rue89, alors que quelques années plus tôt, en 2011, Le Canard Enchaîné révélait qu’il n’y avait jamais dispensé un seul cours de philosophie depuis son inscription, en 1997.
“S’il y avait le moindre problème, j’aurais été mis en examen dans le quart d’heure, avait alors déclaré le principal intéressé dans les colonnes de Nice Matin. Me reprocher ce salaire est scandaleux. Il faut vraiment avoir la haine alors que la situation, connue depuis des années, est tout à fait normale.”
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